Imposteur*
En lisant un billet de Garance il y a quelques temps j’ai été frappée par une citation de Sonia Rykiel : “Pendant dix ans, je disais tous les jours j’arrête demain. On va s’apercevoir que je n’y connais rien. J’ai toujours pensé qu’on finirait par me démasquer”.
J’ai eu comme un petit choc, car, même si bien entendu, je ne me compare pas à la “reine du tricot”, j’ai la même impression depuis longtemps : celle d’être un imposteur*… Cela porte un nom d’ailleurs, et je l’ai découvert récemment : le syndrôme de l’imposture.
Au lycée, à chaque fois que j’avais une bonne note, je me disais que j’avais eu de la chance, que le sujet était fait pour moi, que j’avais révisé les bonnes leçons. Jamais je ne pensais que j’avais bien fait mon travail : ce succès était forcément le fruit du hasard et tout pouvait basculer.
Idem pendant toutes mes études supérieures, sauf que là, je ne pensais plus avoir de la chance non, je pensais très bien tromper mon monde, les bonnes notes étaient dues à mon talent d’illusionniste, balèze la fille ! Je m’attendais à tout moment à ce qu’un professeur découvre la supercherie et me pointe du doigt.
Mais toujours rien, je continuais d’avancer.
Et puis j’ai commencé à travailler chez l’oréal. Là j’avais décidé que mon travail était médiocre, mais que les gens ne s’en rendaient pas compte car ils n’étaient pas exigeants. Il aurait suffi que quelqu’un de pointilleux mette le nez dans mon travail pour découvrir le pot aux roses, j’attendais derrière mon écran toute la journée que cela se produise, mais toujours rien.
Et puis j’ai ouvert ce blog : là impossible de me cacher derrière quoi que ce soit. Les archives s’accumulent, je peux regarder en arrière tout ce que j’ai fait de bien ou de moins bien, impossible de me mentir. Les lecteurs sont parfois plus durs que des professeurs, et cette fois ci, difficile de les tromper. Je commence à peine à arrêter de penser que je suis la dernière des nulles, c’est une grande première.
J’essaie de ne pas trop changer cela non plus, car je pense que rabaisser systématiquement mon travail me donne envie de progresser toujours plus qu’il ne me fait du mal. Alors non, je n’irai pas consulter pour ce “syndrôme de l’imposture”…
D’autres imposteurs dans la salle ?
*Drôle, ce mot n’a pas d’équivalent féminin…
On se sent comme ça quand les autres ne sont pas forcément à notre hauteur, non?! Moi je dirais que c’est pas de l’imposture, mais…..de la sous-estime ou de la peur d’avoir quelque chose de plus que les autres….de se sentir sur un piédestal !
Il faut aussi reconnaitre que ce qu’on a, on l’a souvent par le travail, même si on ne se rend pas toujours compte que ce qu’on fait est un “travail”, si il est assimilé à une passion…:)
Bisou!
Bonjour Eleonore,
je me réveille un peu tard…mais ce sujet me touchant, je post quand même…c’est mon baptême… 🙂
le syndrome de l’imposteur semblerait en effet souvent la spécialité des femmes, je l’ai découvert dans le cadre de mes études, avec notamment un super bouquin de Duru-Bellat ” L’École des filles”….
Et sinon, pour la petite anecdote perso…j’arrive de plus en plus à prendre de la distance avec ce syndrome et je crois que le fait de vivre à l’étranger m’y a beaucoup aidé.
Je me suis rendue compte que j’avais tendance à être beaucoup trop exigeante envers moi-même et que quelque part “tout le monde est un imposteur”….
Bref, je pense qu’il y a vraiment une notion d’équilibre à trouver…arrêtons la dévalorisation!! 🙂
si tu savais ma belle!?? je suis médecin, et pourtant toujours à me dire chaque soir que je mens à tout le monde, de l’imposture, c’est bien ça hein? Et pourtant, on te fait confiance, et plus le choix, il faut assumer, et c’est un immense bonheur finalement… Tu n’as rien, mais rien d’une imposture, j’adore ta langue de P… et toutes tes gentilles méchancetés .. Are you English darling?? just a feeling… XXX
C’est fou, c’est exactement ce que je ressens…
Ce qui m’inquiète, c’est l’idée de ne jamais réussir à me départir de ce sentiment.
Olala, le drame de ma vie, ça ! J’ai toujours l’impression de pas être légitime à faire ci ou ça. Et si certes, parfois cela m’aide à m’améliorer, des fois, c’est tout le contraire :ça me bloque et je n’ose pas trop me lancer ! Mais je travaille sur moi !
Je suis un peu comme ça aussi…toujours la sensation de mal faire, de ne rien réussir…aidée sans doute aussi par mon ancien boulot qui me dévalorisait sans cesse…désormais quand on me félicite, j’ai du mal à imaginer que c’est dû à mon travail mais, comme toi, plus à un gros coup de chance…
Je crois que tu viens de réussir à mettre un mot sur quelque chose que je ressens, mais que je n’avais jamais vraiment cherché à définir. Le fait est que je suis une feignasse finie, je passe mon temps à me dire que je vais bosser, puis à glander à la place, puis à culpabiliser, puis à tout faire à la dernière minute. J’ai constamment l’impression de me mettre en echec saus que l’echec n’arrive pas ; comme beaucoup de filles qui ont écrit des commentaires, je m’en tire plutôt bien à chaque à fois. Du coup je n’arrive pas à savoir si c’est uniquement le résultat qui compte ou si c’est le travail qu’on a fourni. Cependant, si certains jugent mes travaux satisfaisant et que je suis (avouons-le) assez fière de ça, je me dis quand même qu’en travaillant plus j’aurais pu faire mieux, mais je n’arrive pas à travailler plus. J’en deviendrais même supersticieuse en me disant que si je me mettais à travailler davantage et donc à sortir de mon fonctionnement habituel, ça pourrait se retourner contre moi. Mais, bon je ne peux m’empêcher de penser que ça fait plus de cinq ans (d’études supérieures) que je berne tout le monde et qu’un jour je ne pourrai plus berner personne, d’ailleurs cette année je passe un gros concours et je ne n’arrête pas de penser qu’à ce niveau je ne vais plus pouvoir faire illusion. Je pense tout le temps à la tête que feraient certaines personnes, ceux qui me croient sérieuse, s’ils suprenaient mes moments de léthargie profonde.
🙂
C’est surtout un sentiment très féminin. Les mecs doutent beaucoup moins de leurs capacités et n’hésitent pas à chercher les éloges. Ils sont contents d’eux tout simplement.
Alors ne dis pas sur le travail accompli que tu as eu de la chance, mais que tu es contente d’avoir réussi ce projet ( ou autre)!!
Je dis ça moi mais je suis qu’un morue avec le même sentiment !
Je crois qu’à moins d’avoir énormément confiance en soi on est tous confronté au doute. Certaines personnes plus que d’autres. Mais faut pas non plus tomber dans le complexe d’infériorité parce que ça peut être un frein à l’épanouissement personnel mais j’pense aussi qu’il vaut mieux ne pas avoir assez confiance en soi que trop ! parce que comme tu dis ca peut pousser à vouloir encore mieux faire.
J’me reconnais pas mal dans ce que tu as écrit mais j’ai aussi l’impression que c’est le cas de pas mal de tes lectrices ! En fait j’me dis qu’il doit y avoir pas mal de nanas qui ont l’air d’avoir confiance en elles mais qui en fait tombent le masque une fois de retour chez elle.
Allez, que la force soit avec nous ! ^^
A bientôt la méchante [pas si méchante que ça ! 🙂 ]
AAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!
Première fois que je me sens tant concercé par un article, sur toute la blogo en fait!
Il se trouve que j’ai exactement ce problème, c’est mon psy qui me la dit, et je vais travailler cette confiance en moi !!
Je suis pas la seule!! ouf!
ah, ah, tu as fait une incursion dans mon cerveau ou bien ? bon, tout pareil que toi. et me sens pas forcément ultre mieux aujourd’hui.
Tout pareil! Et je me sens moins seule, là! Parce qu’évidemment, je suis convaincue que, contrairement à moi, la plupart des “autres”, savent ce qu’ils font et possèdent une expertise (voilà un terme qui me glace définitivement, expertise, brrrr) que je n’aurai jamais.
Merci pour cette douce sensation d’appartenir à une congrégation de gens qui doutent. Ce qui nous permet certainement de nous remettre en question.
Et bien apparemment, ce sentiment d’imposture est partagé par pas mal de monde. J’suis rassurée. J’avoue que tu décris très bien cette impression que j’ai également depuis très longtemps dans les études, dans la vie en général et encore plus dans le travail au jour d’aujourd’hui (Mais là, par contre, je crois que c’est réel )… Ça fait quelques semaines que je lis ton blog, et je dois dire que je le trouve super.
De même!
je crois qu’à part les gens ultra sûrs d’eux à l’égo et ceux qui n’ont vraiment pas de chance, tout le monde a ce sentiment…et tant mieux! ça nous pousse à faire mieux.
Par contre, je me fais souvent découvrir! (en tout cas en prépa, maintenant que je suis en école c’est une autre paire de manches…On est tous des imposteurs qui n’apprennent rien et qui vont être balancés sur les marchés financiers dans quelques mois….crise..mais quelle crise?!)
ça a toujours été mon cas dans mes études.
J’en ai fait un cauchemard cette nuit. J’ai rêvé avoir raté mon bac une troisième fois, après multiples redoublements.
Mais non, j’ai toujours passé tous les niveaux de ma scolarité avec des notes raisonnables, et j’ai pu faire les études que je souhaitais. J’ai même eu d’excellentes notes pour mon dossier de fin d’année dans une grande école de mode, mais je reste persuadée que j’ai séduit le jury par mon discours plus que par mon travail que je trouvais médiocre par rapport à celui de mes camarades de classe.
Et tous les emplois que j’ai occupés jusqu’à présent, j’étais pas mauvaise, je m’investissais beaucoup, mais je pensais que si j’y arrivais, c’était sûrement parce que la tâche était facile, et que n’importe qui pouvait le faire.
Quand mon entourage me complimente sur mes créations, je pense qu’ils font ça surtout pour me faire plaisir, qu’ils manquent d’objectivité.
Et maintenant, je dois trouver un job, mais quand je lis les offres, je réponds rarement de peur de ne pas être à la hauteur, et que l’employeur s’en rende compte trop vite.
J’ai peur d’être dans une impasse, et de me laisser bouffer par ce sentiment…
🙁
Les très, très, très nombreux commentaires m’inspirent quelques réflexions. Pour éviter de faire de la redite :
– avant tout : pourquoi le syndrome de l’imposture (jolie expression) est-il aussi typiquement féminin ? C’est vrai quoi, les hommes n’ont juste pas l’air de raisonner ainsi… ils se lancent, eux !
– Je suis tout à fait d’accord avec toi sur ce point : le poids écrasant des diplômes qui te poursuit toute ta vie ou presque, c’est vraiment un point bien français… Nous en avons justement récemment parlé sur mon blog car en Angleterre c’est assez différent.
– dernière chose : je ne sais pas si tu bosses toujours chez L’Oréal, mais comme niveau d’exigence, tu peux difficilement trouver plus élevé ! Ca devrait te rassurer…
Bref, un grand merci pour ce billet extrêmement pertinent et touchant.
Count me in aussi…
J’ai plusieurs articles de ce type dans mes brouillons, parce que j’ai toujours l’impression que ma vie est juste d’une facilité déconcertante quand j’en entends certains qui en chient vraiment.
J’ai donc conclu que : je relativise énormément, je suis parfois trop humble comme on dit alors que j’aurais tout à fait le droit de revendiquer mon “Comment je suis trop bonne sur ce truc”.
Du coup, parfois, je me la pète un peu parce que justement, je suis douée pour un truc, et que ce ne sont pas seulement mes facilités naturelles, c’est surtout parce que je suis dans un domaine que je connais bien (mettez moi en recherche scientifique, et je pleurerais toutes les larmes de mon corps en voyant à quel point je ne sais rien faire)…
Donc, pas d’inquiètude, tu n’es pas un imposteur, tu es juste dans un domaine qui te plait et que tu maitrises 🙂
😮
Mon dieu c’est criant de vérité !
Je suis moi aussi une imposture
Et au boulot on s’en est tjs pas rendu compte
😉
La coïncidence veut qu’il y ai un article sur les “femmes imposteurs” dans le Marie-Claire de décembre.
Ah oui, coïncidence comme tu dis, je ne savais pas qu’il y avait eu cet article dans un féminin ce mois ci.
J’avais relevé cette phrase de Jacques Audiard à la cérémonie de clôture du 62° Festival de Cannes: “je suis saisi du syndrome d’imposture”… dans laquelle, moi aussi, je me suis reconnue alors que j’ai toujours fait partie des “brillantes”…
Vous lire me rassure infiniment!
Exactement ce que je ressens depuis longtemps…J’ai l’impression d’avoir fait mes études en touriste : je travaillais peu par rapport aux autres, l’impression de traiter les devoirs à rendre par dessus la jambe et les revisions pour les partiels, pareil. Et j’avais de bonnes notes …
Au boulot, j’ai l’impression que je fais un boulot convenable, mais qu’il ne sont pas très exigeants, et pour mes bijoux, mon grand complexe est que je n’ai pas fait d’ecole de design…Pourtant ils plaisent, et j’ai reçu plein d’encouragements de vrais pros, donc ça me pousse a avancer, et essayer de faire mieux et de me dépasser à chaque fois, mais la petite voix “un jour quelqu’un va bien s’apercevoir que tu ne fais pas les choses à fond” je la connais bien !
J’ai l’impression que la confiance en moi, faut que j’aille la chercher avec les dents, le plus souvent 🙂
Ça c’est LE truc quand on n’a pas le bon diplôme en France, on se sent toujours en dessous des autres et c’est souvent dommage.
Oui exactement! Un gros manque de confiance, et parfois les doutes arrivent pendant toute une soirée, je suis capable d’être complètement flippée. Et le lendemain ça va mieux mais le doute n’est jamais bien loin. Ma solution, aller à 100 à l’heure, à fond, donner le meilleur de soi même et ne jamais regarder derrière.
Le “syndrome de l’imposture” est un fléau qui me frappe depuis toute petite: j’ai beau travailler peu, j’arrive quand même à avoir des meilleures notes que ceux qui y passent 6h tous les soirs. En plus, en tant que Tle ES avec une âme de littéraire, j’attends que les gens me disent que je me suis trompée de filière!
Idem.
L’important c’est de ne pas en être convaincue à 100%, sinon, on ne fait jamais rien… Alors continuons de croire qu’on est des imposteurs, tant que ça ne nous empêche pas d’avancer…
Bonjour,
moi aussi je ressens le meme sentiment. Cela a commencé lorsque je suis allée étudier en Erasmus à Barcelone. Au tout début j’allais en cours puis mon objectif étant de revenir bilingue, j’ai commencé à travailler à mi tps. Mais au final je n’allais plus en cours et j’ai fini par passer quelques exam (notamment sur le 2nd semestre) en vrai touriste (oui en plus ej m’endormais automatiquement dès que je commencais à étudier!).
Puis je suis rentrée et 6 mois apres par hasard je me suis souciée de savoir si j’avais validé mon année. Et OUI je l’avais validé. Grosse Imposture (comme dirait ma meilleure amie).
Oui mais voila, j’ai travaillé, mon chef était tres content de moi. J’apprenais vite. Il voulait me garder pour me faire progresser (j’étais en Irlande) mais voila, pour des raisons personnelles je décide de tout plaquer et rentrer en france! La je trouve un nouveau taff d’assistante commerciale. Ca me plait sans plus mais je m’accroche et mon chef est satisfait. Mais trop planplan pour moi! donc je change et je pars à la concurrence. Et la révélation: JE NE VEUX PLUS ETRE ASSISTANTE COMMERCIALE!
Donc uen amie travaillant dans les achats me décrit son job. et ca m’interesse, ca fait TILT! elle me trouve une formation sur Toulouse et me dit de postuler. Mais on est en décembre, les formations ont repris en Novembre, ils ont tous une entreprise… Je laisse tomber pour retenter l’année suivante. J’ai l’opportunité de rentrer dans un gros groupe industriel dans l’aeronautique. J’y rentre et dans un service achat en plus! Et la déception, je fais à nouveau un travail qui ne me plait pas. Je déchante quand je vois le metier d’acheteur! ca ne me plait pas! mais je vais quand meme faire ma formation!
Je me fais recruter par une entreprise, je prend le poste et je commence à prendre mes marques et à apprendre le métier.
Ca me plait! j’adore! Et voila l’heure de passer les exams.
Un événement familial (perte d’une proche) m’affecte à ce moment la. Je décide de relativiser. Les exams ne sont plus importants pour moi. La vie, elle par contre, est plus qu’important!! je décide de profiter à fond, de passer mes exams aussi mais sans prise de tête.
Je me pointe au premier exam le lendemain de l’enterrement. Sans avoir ouvert un livre. Et la semaine de partiels a commencé, tout s’enchaine. Moi j’ai la tete ailleurs mais je passe quand meme mes exams, relativement détendue et ZEN.
Petite treve entre les deux semaine: Lundi 13 juillet et mardi 14! reprise le 15. Chez nous du 6 au 14 juillet c’est les fetes de Pampelune. Me voila partie pour faire la fete en famille, oublier le temps d’une journée notre malheur.
Et le 15 en exam… le plus important, la matiere principale: ACHAT!
je passe tous mes exams, Zen. Je rentre. Je me dis que je ne vaux pas grand chose, que j’ai fait de la “merde” et puis voila mais j’espere avoir au moins mon année.
Au boulot, meme soucis. Je m’ennuie comme un rat. J’en ai marre. Je sais qu’un CDD m’attend à la fin de mon contrat pro mais j’hésite. J’ai besoin de changement.
Malheureusement avec la crise, il n’y a pas bcp de job! a moins de déménager! je ne suis pas prete encore il me faut un peu de tps pour accuser le coup!
Voila aujourd’hui je suis la, je m’ennuie, je reve d’aventure…
puis je reçois mes notes. J’ai eu ma licence avec mention AB. et le comble: 19/20 en achat!
Je pensais être une imposteur/trice qui ne “foutait” pas grand chose au travail. Je fais mais je vais pas chercher plus loin. Parce que je m’ennuie!
Bref tout ca pour dire que j’ai l’impression d’etre une “fausse” , et que mes notes m’ont donné confiance en moi. je vais pouvoir postuler ailleurs, tenter l’international, avec un joli bagage! Je sous estime mes compétences alors que je suis trilingue (francais, espagnol, anglais +Basque). J’ai peur de me lancer dans mon business alors que tout le monde a confiance en moi, et que je suis la premiere à croire aux autres et à les pousser à se lancer.
c’est fou. j’attend qu’on me découvre et qu’on me dit que ce que je fais c’est nul. Mais ma responsable n’a pas l’air décidé et m’a laissé les contrats à négocier dès son départ soit dès aujourd’hui!
Ce qu’il te faudrait c’est trouver quelqu’un un peu comme toi : qui a les mêmes compétences par ex et que tu trouves douée, je suis sûre qu’à son contact tu relativiserai le mauvais avis que tu as de toi même.
C’est marrant, je me dis ça super souvent aussi ! Encore plus en ce moment.
Mais bon il vaut mieux un peu se dévaloriser plutôt que d’avoir la grosse tête !
Bisous
On est tous un peu comme ça non?
N’est ce pas plutôt un problème de confiance en soi qui nous empêche de nous juger pour nos vraie qualités!?
Les gens ne sont pas aveugles ou hypocrites au point de TOUS nous mentir sur ce qu’on leur donne à voir.
C’est un chose sur laquelle je travaille car je crois que ça permet vraiment d’avancer et d’évoluer professionnellement…et bon pour son estime de soi c’est bon aussi de se dire que l’on peu “grandir” …..non?! 😉
Oui c’est clair ! En grandissant je me rends compte que ce sentiment change et a tendance à s’atténuer un peu. Mais perso je ne veux pas m’en débarrasser complètement, je suis sûre que ça m’aide aussi à être plus exigeante.
C’est drôle mais en lisant les commentaires laissés je m’apperçois ne pas être la seule dans ce cas de doute permanent.
Me voilà au pied du mur avec des choix à faire et surtout devoir surpasser cette peur de ne pas être à la hauteur pour pouvoir avancer.
Se faire confiance à sois même c’est un apprentissage de chaque jour qui peut prendre plusieurs années parfois.
Mais je ne désespère pas, tout le monde fini par y arriver alors le tout est de ne jamais baisser les bras et ASSUMER même si ça ne plait pas à tout le monde.
Bonne journée à tous
Evidemment tu n’est pas un imposteur!!!!
Non mais on est combien à avoir ce sentiment et à se rabaisser??? O_o
Pendant longtemps j’ai vécu avec cette impression, d’une part à cause de ma famille qui n’acceptait pas mes choix d’études et de boulot (et qui me demandent encore tous les ans quand est-ce que je vais faire quelque chose de “sérieux”), le tout renforcé par le fait que mes camarades de classes me faisait sentir que je n’étais pas à ma place (je travaille dans le dessin-animé, un milieu trèèèès masculin… En gros j’étais là pour “le quota de filles” car bien sûr, “le cerveau d’une fille ne peut pas comprendre la perspective” >> oui oui j’en ai entendu des comme ça!!).
J’ai aussi longtemps eu droit aux ragots “elle a couché pour entrer dans l’école-avoir une bonne note-être embauchée” etc (rayez la mention inutile).
J’ai toujours été payée moins que mes collègues masculins. Et c’est pas faute d’essayer de me battre avec mes supérieurs, qui pourtant reconnaissent mon bon boulot… Mais je suis incapable de me vendre, il faut croire.
Je pense que la source de se sentiment d’imposture reste l’environnement familial dans lequel on a grandi. Comment croire en soi-même quand vos propres parents remettent en doute vos capacités et vos choix depuis la plus tendre enfance…
Il faut apprendre à prendre conscience de tout ça, se rendre compte de notre réel talent, et se battre pour éviter de se rabaisser…
J’apprends, petit à petit… Même si je doute encore souvent, les années aidant, je suis capable de dire maintenant que tout ce que j’ai fait et construit, c’était de ma propre volonté et sans l’aide de personne (au final), bref, grace à mon talent et mon travail, et que je n’ai pas fini dans le caniveau comme le prédisait ma famille.
Après tout, c’est pas si mal hein? =)
Bisettes et bonne journée!
Pandore
Je ne suis pas sûre que ça vienne toujours des parents, pourquoi pas un prof ? Dans mon cas je me demande si ce n’est pas ça.
L’imposture ça a bien fonctionné pour moi temps que j’étais étudiante et même encore maintenant mais comment on fait quand on se sent plus trop en accord avec soi-même?
Je trompe le monde parce que je sais pas quoi faire de ma peau, j’ai pas de talent particulier (enfin pas à ma connaissance, peut être à celle des autres mais faudrait me mettre au courant rapidement en ce cas…) alors j’y vais au bluf pour donner aux autres et à moi même l’illusion d’une vie rêvée.
Pas très réjouissant comme perspective, mais à bientôt 30 ans les questions s’accumulent et il va falloir leur donner des réponses, sans ça je suis bonne pour l’HP!
Finallement j’en arrive à la conclusion, plutôt attive, que tromper le monde c’est aussi un peu se tromper soi même et pour ma part je crois que je n’ai plus envie de ça, enfin plus autant que maintenant. Et l’honnèteté, bordel!!!
Bonne journée quand même!
Je pense (surtout au vu des commentaires) que tu n’es vraiment pas la seule dans ce cas là. Mais ej ne savais pas que ça avait un nom! Tu m’as appris un truc.
Pendant mes études, je révisais tellement peu et j’arrive tout de même à avoir des notes correctes, je me suis toujours demandée comment je faisais pour berner les gens! En BTS idem, surtout que je n’allais jamais en cours et que je détestais mes études…
Et là dans mon boulot, c’est la même, quand les gens s’extasient sur certains trucs, je me demande si ils sont aveugles ou si ils ont juste pas de goût… C’est frustrant mais comme tu dis ça aide beaucoup à progresser, à être perfectionniste (parfois à outrance dans mon cas).
Ca vient peut-être aussi de nos parents non? Je ne connais pas les tiens, mais mon père était constament sur mon dos à me dire qu’il fallait faire mieux, être toujours meilleur. Du coup, jeune, j’avais du mal à combler son exigence… Ca a du rester…
Ah la psychologie de comptoir, j’adore ^__^
ps :: on parle de sentiment très féminin, peut-être, mais j’avais lu une interview d’Alec Baldwin qui disait être persuadé d’être un acteur très mauvais et d’en avoir vraiment honte surtout face à sa famille, avant de recevoir plusieurs récompenses pour 30 rock qui lui ont redonné confiance.
Ben non, pas les parents, j’ai toujours été encouragée, félicitée, ça vient d’ailleurs je pense, mais je ne sais pas quoi…
Intéressant ce que tu dis sur Alec Baldwin, je vais aller checker ça.
Pile ce que je vis en ce moment, je dois rendre un manuscrit que je crains de ne pouvoir finir à temps, me disant sans cesse que l’éditeur va s’arracher les cheveux et regretter de me l’avoir confié. C’est pourtant le second livre que je fais pour lui, il m’a donc jugée capable. Rien y fait j’ai l’estomac noué par la peur depuis plus de 2 mois, me maudissant chaque jour d’avoir accepté ce contrat…
Je retourne à mon pénible travail !
Bonne journée la Méchante.
C’est peut-être cette angoisse qui va faire que tu donnera le meilleur non ? Ou bien ça t’empêche vraiment de travailler ?
Je n’ai jamais eu ce sentiment d’imposture car depuis toujours on me demande de rendre des comptes, on m’attend au moindre faux pas, ben oui c’est ça la vie de quelqu’un qui ne peut pas se fondre dans la masse à cause de sa “différence”…
J’avais le même sentiment dans mon ancien boulot. Je crois même que la maternité s’est pointée à temps. 😉 Ceci dit, quoi que j’entreprenne, j’ai toujours ce même malaise, celui d’être une sorte d’imposteur… même dans mon rôle de maman. C’est nul mais je n’y peux rien. Je me rabaisse tout le temps en me disant “si les gens savaient comme je suis nulle”.
Une séance de psy collective ?
Durant mes études, à chaque bonne note, j’avais aussi le sentiment d’être un imposteur car je n’avais quasiment pas travaillé pour l’obtenir par rapport à d’autres…
C’est aussi un manque de confiance en soi ce sentiment et j’en souffre.
Je ne me suis jamais dévalorisée.
Bien sûr parfois je doute, et d’une manière générale je trouve qu’il y a toujours des gens plus doués que moi. Mais je crois que je ne me suis jamais dit “tu es nulle”. Peut-être que le fait d’avoir des parents très encourageants ?
En revanche j’ai eu plusieurs amies qui avaient le syndrome de l’imposture. Particulièrement l’une d’entre elle, toujours stressée pour ses exams, qui parlait d’imposture justement. Quand elle réussissait un oral, elle disait “j’ai réussi à les embobiner”… Toujours cette sensation de ne pas “mériter” sa place, d’être nulle …
Elle a fini major de promo de son cursus dans une haute école très réputée…
C’est un peu dommage finalement, car il faut savoir reconnaitre ses talents (sans prendre la grosse tête) et aussi valoriser le travail (ce n’est pas la chance qui a jouée, mais le travail, l’intellect… Sinon ça serait injuste !).
Sans compter que paradoxalement, le fait de se remettre en question tout le temps, de se dévaloriser, ça peut être un signe d’un ego démesuré ! ça parait bizarre, mais c’est une manière de dire “je peux être meilleure, je peux faire plus”… Sans compter que c’est une bonne excuse pour que l’entourage nous complimente (“Mais non tu es géniale, tu es douée, regarde tes notes / ton boulot / ton salaire”)…
Question : est-ce plus féminin que masculin ? J’ai l’impression que oui… Mais d’un autre coté, peut-être que les garçons en parlent moins… Il parait qu’on est plus exigeant à l’école avec les filles (cf les tests socio où les profs notent plus sévèrement une même copie selon si c’est le prénom d’une fille qui est indiqué).
Je comprends qu’on puisse voir les choses comme ça. Mais je t’assure que c’est un sentiment incontrôlable, je n’ai jamais cherché les compliments en me rabaissant (je les déteste en fait), après si c’est inconscient je ne sais pas.
C’est plutôt une façon de me dire constamment que j’aurais pu mieux faire et que je n’ai pas assez donné… Mais ça a toujours été un moteur pour moi donc finalement quelque chose de positif. Espérons que ça le reste.
Un bon bouquin sur le sujet: Le sentiment d’imposture de Belinda Cannone… Moi, c’était carrément un prof qui me l’avait recommandé!
Merci pour la référence, ça m’intéresse 🙂
c’est fou je te comprends totalement, cette image d’etre la moins bien, la moins interessante, je l’ai eu et je l’ai tjs un peu et on a tendance a vouloir se prouver qu’on peut etre mieux, mais combattre contre soi c’est bien, contres les autres c’est pas mon truc
On va dire que c’est un très heureux effet de la maturité et du vieillissement, ce sentiment me saisit de moins en moins souvent.
Mais ce que tu écris me rappelle des souvenirs assez douloureux. C’est dingue cette sensation quand même !!!
Je lève la main aussi … Et je me suis dit ça pas plus tard que ce matin. Donc, finalement, en te lisant et en lisant la phrase de Rykiel c’est à se demander si tout le monde ne serait pas comme ça, et quand je dis tout le monde, si ça se trouve je ne parle que des femmes. Il y aurait des recherches à faire là-dessus 😉
Oui, j’ai l’impression que c’est assez féminin en fait, on a sûrement l’impression qu’on doit faire beaucoup mieux pour être crédibles.
ohlala, je connais très bien ce sentiment, surtout pendant ma scolarité et en fac: je n’ai jamais été une grosse bosseuse, plutôt du genre à faire juste ce qu’il faut (à quelques exceptions près), et la “peur” d’être découverte, que tout le monde se rende compte que je n’avais rien à faire là…
je pense que c’est le propre des gens exigeants et critiques envers eux-mêmes: on voit toujours ce qui ne va pas, ce qu’on ne sait pas, plutôt que ce qui va, du coup on a toujours une impression diffuse de ne pas être à la hauteur.
par contre au boulot, je me sens beaucoup plus à ma place, sûrement parce qu’il est moins question de “savoir” et plus de “savoir faire”, c’est bien plus concret, on agit et les résultats arrivent vite…
excellente analyse
je comprends tout à fait! j’ai passé mon dernier diplôme à me dire que j’avais tellement roulé le jury au concours d’admission que les profs ne voyaient meme pas que je n’avais rien à faire là et que j’étais certainement la pire élève qu’ils aient jamais eue!
et puis j’ai été diplômée….je me sens moins dans l’imposture depuis :d
leen
pareil pour moi et j’ai 35 ans, il faut peut-être que je me soigne quand même. Seule différence c’est que je me suis quand même pris quelques gamelles au passage et finalement ca m’a fait du bien.
Idem….
Un dossier scolaire épatant, des mentions à la fac, la bonne étoile au dessus de ma tête dans ce que j’entreprends…
Mais là, depuis qq mois, une flippe, la peur de ne pas faire “assez bien”, aucune intransigeance envers moi. Du coup, c’est le vide, le blanc. Bloquée, incapable d’avancer….. En attente du dégel..!
Grrrrr…..
C’est très féminin comme façon de penser… Et assez déprimant quand on y pense !!
Quand j’ai eu une mention bien au bac avec 14 et quelques de moyenne (mention que je visais), j’ai dit à tout le monde qu’on avait dû me rajouter un point en philo pour que je puisse dépasser le 14. Quand j’y pense, je trouve ça terrible d’avoir pu penser si naturellement que ce n’étaient pas mes vraies notes…
Les femmes progresseraient mieux professionnellement si elles se débarrassaient de ce sentiment d’imposture !
Drôle… J’ai vécu exactement la même chose : Bac S avec mention bien, 14 de moyenne et la certitude qu’on avait augmenté ma note, comme si je l’avais pas mérité !
Justement, tu ne crois pas qu’il est plus aisé de se “cacher” derrière un blog, d’épouser une seconde identité et d’être un imposteur (trice) ?
ça fait du bien de savoir qu’on a tous les memes névroses!
Je suis moi aussi persuadée d’être la dernière des nazes et que tout le monde va s’en rendre compte un jour ou l’autre…
Pourtant, par moment, j’obtiens des compliments sur mon travail et je me dis que finalement je ne suis pas si nulle que ça…
Et dès que j’obtiens une mini-critique ou une mini-réflexion, alors là, c’est le drame et je me vois déjà licenciée pour faute lourde avec la honte sur 3 générations!
Bref, je pense que c’est une bonne chose de se remettre en question car c’est comme ça qu’on progresse et qu’on garde les pieds sur terre. Maintenant, il faut aussi savoir accepter les compliments et de temps en temps regarder son parcours et voir les points positifs. Sinon, on devient des espèces de masochistes névrosés et dépressifs.
Bonne journée à tous!
Ben tu as de la chance, moi je ne sais pas trop accepter les compliments, ça me met mal à l’aise, j’ai l’impression qu’on me dit ça pour me faire plaisir…
Longtemps eu ce sentiment. Surtout que je fais un métier où tout est extrêmement subjectif, et où tout peut effectivement s’arrêter du jour au lendemain. Mais les années passant ça commence à aller mieux, je me rends compte que je commence à avoir une petite expérience, grâce à laquelle je me sens plus légitime. Peut-être qu’à 70 ans j’aurai la grosse tête?
Oui, j’ai l’impression que le temps aide pas mal quand même. On accumule les preuve de notre non-imposture.
Une autre impostritionneuse dans la salle.
Je suis prof et depuis que j’ai eu le concours, j’ai toujours l’impression qu’on va m’appeler pour me dire ah non désolés mademoiselle vous l’avez pas on s’est trompés de ligne. (j’en ai parlé là : http://june.prune.over-blog.com/article-secrets-38854159.html)
Chacun ses névroses 😉
C’est un peu le même genre en fait, toi aussi tu attends de te faire démasquer 🙂
Oh que oui, gros syndrome de l’imposture, parfois même dans la vie tout court… cette impression de ne pas mériter que les autres soient gentils avec moi et la peur qui l’accompagne de me retrouver toute seule quand ils l’auront compris 🙂
Eléonore, depuis que tu as changé de nom, je te trouve encore plus chouette qu’avant et puis tu sais, une illusionniste n’est pas un imposteur, c’est une magicienne !
J’adorerais savoir “faire illusion” comme toi…
Bisou et joli mercredi !
Anne
Rhooo mais je n’ai pas changé, peut-être que le pseudo “la méchante” t’impressionnait plus 🙂
tout mais alors tout PAREIL 🙂
bonne journée
à bientôt
flo et mimolette
Ouhlala mon dieu, oui. J’aurais presque envie de dire que ton billet arrive à point nommé, je suis un imposteur en plein doute. Et j’aimerais ajouter, “mais moi, j’en suis un vrai de vrai, d’imposteur. Cent pour cent pur jus !” Et d’ailleurs, je suis presque sur le point de me faire découvrir.
Un peu comme toi avec ton blog, mon travail est solitaire, introspectif et soumis invariablement au jugement d’autrui. Autrement dit, que je fasse un vrai truc de travers, ou que ce soit l’impression de la personne qui a mon travail entre les mains, je suis soumise à l’approbation d’un tiers qui décidera de la qualité de la chose. Et donc, par conséquent, de l’avenir de mes travaux futurs.
Autrement dit, pour un imposteur de ma trempe, c’est la corde raide.
Là je suis en train de terminer un boulot à la va-vite, preuve de l’imposture. Non, je n’ai pas chanté tout l’été, mais déprimé, incapable de travailler, Me trouvant fort dépourvue avec l’arrivée de la bise et de mon deadline, je n’ai plus aucun recul sur mon rendu, qui va forcément déconfire ceux qui l’examineront, qui m’avaient fait confiance et avec qui j’ai plusieurs projets (ipso facto foutus en l’air).
Bon et puis, preuve s’il en est de mon imposture, on ne fait jamais état, dans les descriptions du syndrome, de claques, des vraies. Bah oui, si on s’en prend, si on est capable de donner des preuves d’échecs, c’est bien qu’on trompe son monde, non ? Le syndrome de l’imposture, c’est un truc pour gens doués, vraiment doués, par pour pipeauteurs oscarisables, comme moi.
Voilà, j’avais besoin de vider mon sac, tu peux effacer ce commentaire et reprendre un activité normale. Mais merci d’en avoir parlé.
Impostrice ? Cf un article d’Anne Diatkine sur la question : http://www.liberation.fr/culture/0101582013-impostrice
Boonjour
C’est exactement ce que je ressens ! Par pendant mes études par contre, mais depuis que je travaille, c’est ça tout pile.
Ca me rassure de savoir que ça peut être une maladie et que je ne suis pas seul
Merci et bonne journée !