Future maman et entrepreneur comment ça se passe ? 3 trimestres de grossesse avec une entreprise.
Je vous ai épargné le fameux mompreneur dans le titre haha je trouve ça très moche !
Oui, celles qui me suivent sur instagram le savent déjà, après des années à entendre des “tu serais pas enceinte” sur mes photos en maillot de bain, et autres “Eleonore Bridge enceinte” en 3e proposition google quand on tape mon nom et bien ça y est je suis maman !
Maman et entrepreneur donc. J’ai décidé de faire un article qui parle des deux parce qu’on n’a pas des projets d’enfants pareil quand on est son propre patron, on ne vit pas sa grossesse pareil non plus ni le congé maternité.
Voilà donc un articles assez exhaustif sur cette grosse aventure que j’ai essayé de raconter mois après mois avec les joies et les angoisses, les découvertes heureuses et moins heureuses, les questions que je me suis posées, les réponses que j’ai trouvées et toutes ces myriades de choses qui se bousculent dans nos têtes quand on va devenir maman et qu’en plus on a un petit business qui dépend énormément de vous à faire tourner.
Cet article a été écrit en plusieurs étapes, à la fin de chaque trimestre afin de garder mes impressions les plus intactes possibles, pour que je puisse appuyer sur le bouton “poster” quand j’aurais accouché ^^
Attention spoiler : j’ai franchement détesté être enceinte alors si vous cherchez des good vibes cet article n’est pas pour vous. Pendant 9 mois j’ai eu l’impression que mon corps et mon esprit ne m’appartenaient plus vraiment et je l’ai assez mal vécu.
Et puis, j’ai vécu un gros gros drame au début du 2e trimestre (probablement un des pires moments de ma vie) mais je préfère vous prévenir tout de suite ça se finit bien 🙂
Et pour passer plus vite à certaines étapes de l’article voilà quelques raccourcis :
Avant la grossesse
Ma boîte, mon bébé avant d’en avoir un vrai
Si j’ai eu envie de faire un enfant aussi tard (j’arrivais à la fin de mes 36 ans quand je suis tombée enceinte), c’est pour deux raisons je pense :
- D’abord il était hors de question pour moi de céder à la pression sociale pour faire un enfant (et ooooh qu’elle est forte quand on est une femme). Je ne voulais pas faire un enfant parce que c’était l’heure, ou parce que c’était ce qu’on attendait de moi. Je voulais en avoir vraiment envie moi, et cette envie a pris son temps.
- Parce que oui, c’est con à dire, mais mon entreprise perso (ce blog) et ma SARL Un Beau Jour, c’était déjà mes “bébés”. C’est pas pour rien qu’on parle “d’accoucher de projets”. Une entreprise perso c’est quelque chose qu’on conçoit, qu’on fait grandir, qu’on accompagne dans les bons et les mauvais moments. Alors ce n’est pas la même chose on est d’accord, mais mon entreprise ça a toujours été un peu mon bébé, j’étais comblée et bien bien occupée par tout ça.
Le fait que je sois entrepreneur solo d’un côté & chef d’entreprise de l’autre a pas mal contribué à ce que mon projet d’enfant fasse son chemin un peu tard.
Le projet d’enfant
C’est bizarre mais je me suis jamais vraiment imaginée avoir un bébé ou être une maman, ça me semblait pas fait pour moi et je saurais pas dire pourquoi. Enfin si, je me suis souvent vue donner des conseils ou enseigner quelque chose à un enfant mais sans que l’idée d’être “une maman” ne soit quelque chose de réel dans mon esprit.
Et puis il y a un âge où je me suis posé la question sérieusement : passé 35 ans je me suis dit “alors tu en veux ou pas ?” parce que je savais que malheureusement c’était le moment de me la poser cette question, et aussi que remettre à plus tard risquait de compliquer potentiellement les choses.
Je me suis laissé quelques mois pour y réfléchir très sérieusement et j’en ai conclu que oui j’en avais envie. Le fait de me poser la question m’a fait regarder les enfants des autres différemment et j’ai compris que c’était une grande aventure de la vie qui me tentait bien.
J’ai commencé à en parler à mon mec qui n’en était pas exactement là dans sa réflexion, et on a décidé ensemble après quelques discussions quand même de se laisser un peu de temps mais pas trop, genre un an, un an et demi maximum pour mettre nos projets en place (on est entrepreneurs tous les deux).
Et surtout, comme j’avais déjà 35 ans on s’est dit que si ça marchait ce serait super, mais aussi que si ça marchait pas on aimait aussi bien notre vie sans enfants et que ce serait pas grave. Pour l’avoir vu autour de moi, je savais qu’un parcours PMA pouvait être très dur psychologiquement et physiquement (il y a des gens très courageux qui passent par là) et je me sentais d’avance pas le courage.
Quand on s’est vraiment lancés
Et puis l’été dernier on s’est lancés 🙂
Je suis du genre petite fourmi prévoyante donc j’étais déjà allée voir ma gynéco qui m’avait prescrit des examens sanguins et des vitamines à prendre pendant la période de conception (apparemment c’est bon de prendre de l’acide folique quelques mois avant la conception quand on peut) (à noter que ces examens sanguins ne sont pas forcément essentiels avant la grossesse, ils sont également prescrits en début de grossesse si besoin).
Elle m’avait aussi dit que la moyenne pour tomber enceinte quand il n’y a pas de problème particulier c’était environ 6 mois, et de pas m’inquiéter avant 1 an. Et j’ai bien gardé ça en tête pour pas trop me stresser.
La découverte
Et puis paf, 5 mois après avoir commencé j’ai vu un deuxième trait apparaître sur mon test de grossesse.
J’y croyais pas trop a vrai dire, tous les mois je me trouvais des signes de grossesse et les tests étaient négatifs, j’avais donc l’habitude d’en faire. Le petit trait a mis du temps à apparaître genre une minute et au début il était très ténu, presque imperceptible.
Et puis c’est con mais je crois qu’au fond de moi je pensais que ça ne fonctionnerait pas. Ne me demandez pas pourquoi, je crois qu’il faudrait que je fasse un vrai travail pour le savoir, mais j’ai toujours cru que je tomberais jamais enceinte, depuis l’adolescence je m’étais mis dans la tête que j’étais pas très fertile. J’étais jamais tombée enceinte par accident et j’ai toujours eu de très petites règles. Au fond de moi je croyais que mon corps était pas fait pour ça.
Mais j’avais tort et ce petit trait était en train de me le prouver, j’ai mis quelques minutes à réaliser ce qui était en train de se passer. J’étais hyper contente, j’avais les larmes aux yeux.
Je l’ai tout de suite annoncé au papa qui m’a pris dans ses bras et qui avait l’air bien content. On passait une journée avec des copains et on s’est fait des petits signaux secrets toute la journée, tout contents qu’on était.
La première annonce
Avec le père on avait décidé d’attendre le 3e mois pour l’annoncer à tout le monde.
Mais moi je voulais le dire à ma soeur et ma maman avec qui j’avais besoin de partager ça. Et c’était un bien chouette moment.
Et puis, côté travail j’ai dû le dire très vite à 2 de mes collaboratrices. Travail et organisation de notre festival chez Un beau Jour allait être pas mal bouleversé par ma grossesse, et pour éviter les incompréhensions et conflits inutiles j’ai mis tout de suite dans la confidence les personnes avec qui je travaillais au quotidien.
De toutes façons, je ne le savais pas encore, mais il allait devenir très rapidement impossible de le leur cacher…
Future maman et entrepreneur : le 1er trimestre
J’avais ouï dire que c’était un trimestre particulièrement difficile, mais je dois l’avouer : je pensais pas que ce serait si dur, aussi vite. Ce trimestre a été un véritable tsunami physique et psychologique pour moi.
Je vous rassure, il ne m’est rien arrivé de grave et je n’ai eu aucune complication pouvant porter atteinte à ma santé ou à celle de mon bébé (c’est déjà ça).
Mais gosh ! J’en ai bavé. Ce premier trimestre a été comme une interminable gueule de bois.
Le premier mois (2SA – 6SA)
Le premier mois passe vite parce qu’on découvre généralement sa grossesse alors que le tiers du premier mois est déjà bien entamé ^^
Les inscriptions et rendez vous
Le test sanguin : pour confirmer ma grossesse je suis allée faire un test sanguin 2 jours après le test urinaire positif. Comme il n’avait pas été prescrit par un médecin j’ai eu les résultats du labo sans explications, juste mon taux de beta HCG et un tableau. Et j’ai rien compris au tableau, j’ai même cru à une grossesse multiple tellement c’était pas clair. J’ai dû insister auprès du labo pour qu’ils me disent que oui ça semblait confirmer une grossesse.
L’inscription à la maternité : ma gynéco m’avait prévenue, à Paris si on veut avoir une place dans les maternités les plus en vue il faut se pré-inscrire très tôt. Elle m’avait carrément dit de le faire dès que j’avais un test positif.
Je sais pas jusqu’à quand les places deviennent limitées en tous cas j’ai pas attendu plus d’une semaine.
Mais comment choisir ? Moi j’y connaissais absolument rien et j’avais 12.000 questions sur le sujet sans personne à qui les poser (cette fichue idée de le dire à personne j’aurais vraiment pas dû m’imposer ça). Ma gynéco m’avait donné une liste des maternités qu’elle conseillait et m’avait dit d’éviter quand même d’aller trop loin de chez moi pour que ce soit plus pratique.
Mais comment choisir entre une maternité de niveau 1 (pour les grosses sans risque particulier (chaque maternité de niveau 1 a l’air d’avoir ses critères)) et une maternité de niveau 3 (qui dispose d’une réa néo nat).
Honnêtement j’étais perdue…
Alors je suis allée feuilleter des livres sur la grossesse (j’ai assez vite fuit internet et autres forums et magicmaman.com mais j’y reviendrai plus tard) pour voir avec lesquels je me sentais le plus en phase.
Et je me suis sentie plus en phase avec le livre “Attendre bébé autrement” qui prône un retour bienveillant à des accouchements moins médicalisés (et donc plus physiologiques) quand c’est possible.
J’ai donc compris que j’avais plus besoin d’une maternité de niveau 1 que d’une maternité de niveau 3. Je me suis donc pré-inscrite aux Bluets et aux Diaconesses à Paris et aussi à une réunion d’information à la maison de naissance CALM.
Rendez vous pris chez la gynéco : je ne sais pas si c’est obligatoire au début mais j’ai ressenti le besoin de voir assez vite un professionnel pour me rassurer et répondre à mes questions. Je ne voulais pas me renseigner sur internet j’avais donc besoin de ça. Et comme ma gynéco est toujours très prise, j’ai pris rendez vous à peine mon test positif pour la voir rapidement soit 3 semaines plus tard quand même.
Dans ma tête
Toutes ces choses à savoir
Déjà savoir où on en est de sa grossesse, je comprenais pas bien pourquoi il y avait le temps écoulé depuis la conception et le calcul depuis la date de mes dernières règles (les semaines d’aménorrhées)
Au début je comprenais absolument rien à ce putain de calcul. J’imagine que quand on ne peut pas dater la conception au départ, c’est plus facile de prendre la date des dernières règles comme repère.
Mais les professionnels de la santé comptes en semaines d’aménorrhée (SA) donc il faut s’y faire. Pour moi j’étais toujours enceinte de x semaines et pour les professionnels de santé x semaines +2 semaines.
Ca plus tous les sigles : DPA (date prévue d’accouchement), HCG (l’hormone de grossesse), NVG (nausées et vomissements de grossesse) GNAGNAGNAGNAGNA… c’est tout un nouveau language à assimiler.
Ca m’a vite agacée ce charabia alors que tout était déjà bien compliqué dans ma tête.
Le stress
J’ai eu à peine une semaine pour me réjouir de ma grossesse que j’ai commencé à m’inquiéter.
La première semaine j’ai pas mal consulté internet et honnêtement c’était une énorme erreur car ça m’a énormément stressée.
Bon j’ai toujours été quelqu’un d’anxieux donc c’était sûr que j’allais un peu en baver au début.
Mais franchement, chercher des infos sur internet quand on est enceinte je recommande pas. Et pourtant je sais comment ça marche, je sais que pour des questions de référencement ou pour donner envie de cliquer les sites spécialisés utilisent des titres un peu inquiétants, que leurs articles sont fait pour vous donner envie de lire le suivant en créant une toute petite mais nécessaire inquiétude pour ça.
Et puis l’exhaustivité des informations disponibles filent le tournis. Pour chaque sujet, toutes les possibilités sont passées en revue et donc c’est inquiétant.
J’ai commencé à avoir peur de faire une grossesse extra utérine.
Puis j’ai rêvé à peu près une nuit sur 3 que je faisais une fausse couche (à force de lire que ça arrive surtout avant la 12e SA). Je me réveillais le matin persuadée que j’avais perdu mon bébé et j’avais peur de faire une fausse couche à chaque fois que j’éternuais.
Et puis moi qui avais aussi toujours eu un appétit d’oiseau, j’ai soudain eu très peur de pas manger assez pour mon bébé.
Bref, j’étais angoissée pour un rien.
Le moral dans les chaussettes
Et puis ce stress + les hormones + les insomnies liées probablement au deux ont eu raison de mon moral.
Une semaine après avoir appris ma grossesse j’ai passé un samedi après midi complet à sangloter dans les bras de mon mec. Et la semaine suivante j’ai eu quelques matinées à sangloter pour rien de précis.
J’avais l’impression que rien allait bien se passer, que je faisais tout mal, je me trouvais moche (j’avais pas super mine). Bref ça n’allait pas.
Dans mon corps
La première chose qui a changé ce sont mes seins qui sont devenus hyper sensibles, rien que le tissus de mes vêtements me faisait mal.
Puis j’ai commencé à avoir des petites nausées le matin à 5 SA ce qui contribuait pas à me remonter le moral. Je vomissais pas, mais j’avais mal au coeur en me levant. Et ma salive avait un goût bizarre, je trouvais ça hyper désagréable toute la journée.
Et puis j’étais hyper fatiguée, à cause des insomnies déjà, et aussi sûrement les hormones, je tombais presque dans le coma après le déjeuner, je me sentais épuisée, j’avais une envie irrépressible de dormir.
Ce qui m’a aidée ce mois ci
J’ai tout de suite téléchargé des applis pour suivre ce qui se passait dans mon corps (je suis comme ça j’ai besoin de savoir).
Grossesse +, Moi future maman et Neo mama. Mais j’ai assez vite dégagé grossesse + les articles étaient hyper énervants : “Nos astuces pour ne plus avoir mal aux seins, conseil n°1 évitez de vous cogner…”
Neo mama était bien sympathique, pas trop niais (une rareté dans le monde de la future maman apparemment) et plutôt apaisant.
Je me suis aussi acheté un coussin de grossesse parce que je pouvais plus dormir sur le ventre à cause de mes seins douloureux, j’ai commandé celui là sur Amazon, ça a changé mes nuits.
Et comme je disais plus tôt, le livre “Attendre bébé autrement” m’a beaucoup aidée à comprendre les choix qui s’offraient à moi pour cette grossesse, et a contribué à m’apaiser un peu.
Edit du 2e trimestre : j’aurais adoré avoir ce livre de Marjolaine Solaro dès le premier mois de ma grossesse alors je le mets ici. Il répond à beaucoup de questions que j’étais allée poser sur internet et il est très bien fichu et bienveillant.
Avec mon entreprise
Tout ça a forcément eu de grosses conséquences sur mon travail.
Les toutes premières semaines j’étais carrément incapable de me concentrer sur mon travail. Je pensais à ma grossesse non stop et rien d’autre n’arrivait à retenir mon attention.
J’ai eu aussi une phase où je comprenais rien à rien, comme si j’étais devenue complètement stupide et c’était très déroutant.
Enfin, à partir du moment où j’ai eu des nausées matinales et des phases de fatigue intense honnêtement j’ai quasiment arrêté de travailler. Je faisais le minimum de chez minimum.
C’est pour ça qu’il a été impossible pour moi de le cacher à mes collaboratrices parce que moi qui suis habituellement à 300% j’étais genre à 10% et ça se voyait.
C’est tombé pile poil à une période où je pouvais me permettre de ralentir (juste après mon festival), alors j’ai béni mon statut de chef d’entreprise. J’ai beaucoup travaillé chez moi pour pouvoir faire facilement la sieste et on communiquait beaucoup par slack pour le travail avec mon équipe.
J’aimerais personnellement décerner une médaille à toutes celles qui prennent les transports pour aller travailler, qui ont un travail fatiguant alors qu’elles traversent la même chose, sans jamais pouvoir se plaindre parce que personne n’est au courant sur leur lieu de travail.
C’est vraiment hyper dur de travailler dans ces conditions, je sais pas comment j’aurais fait si c’était tombé à un moment de l’année où j’ai beaucoup plus de travail. Ca aurait été impossible de m’arrêter alors que personne ne faisait mon travail, on se fait pas remplacer comme ça quand on a de multiples casquettes dans son entreprise :/
Le deuxième mois (6SA – 10SA)
Le deuxième mois j’ai commencé à me détendre un peu psychologiquement parlant. Je commençais doucement à me faire à la situation, plusieurs choses m’ont rassurée et j’ai pris plusieurs décisions qui m’ont aidée à me vider la tête.
Les étapes importantes
Premier rendez vous avec ma gynéco : quel plaisir de voir enfin quelqu’un qui allait pouvoir répondre à mes questions.
Je suis allée la voir avec mon mec (on voulait faire quasiment tous les rendez vous ensemble (il m’accompagnait même avec amour pour mes prises de sang)) et c’était cool de faire ça ensemble.
Elle a été adorable, prévenante et a répondu à absolument toutes mes questions avec bienveillance et sans jugement aucun.
Elle m’a prescrit plusieurs examens mensuels d’usage et m’a expliqué comment se passait le dépistage des trisomies si j’avais envie de le faire (passé 35 ans je me suis dit, oui je le fais).
Elle m’a enfin expliqué les restrictions alimentaires auxquelles je devais me soumettre pour éviter la Listeria et la toxoplasmose (après pour me simplifier la vie j’avais l’appli “alimentation grossesse” pour pas me tromper).
J’avais bien les boules de pas être immunisée contre la toxoplasmose, sérieux, j’ai grandit à la campagne, je me suis roulée dans la terre toute mon enfance, j’embrassais les chatons sur le cul quand j’étais petite et j’ai eu des chats toute ma vie. Pas de bol la terre était donc devenue mon ennemi.
Dans mon corps
Adieu dodo
Mon sommeil a commencé à faire n’importe quoi, parfois je m’endormais pas avant 5h du mat, et 2 jours plus tard j’étais réveillée à 6h30 sans raison. J’étais complètement crevée.
Nausées et vomissements
A partir de 7 SA j’ai commencé à avoir mal au coeur très sérieusement toute la matinée et à vomir.
J’ai vomi pfff la matin au réveil, en me brossant les dents, dans le métro, dans la rue… Un vrai cliché.
J’en profite pour pousser un petit coup de gueule contre les vitamines de grossesse Gynefam que je prenais chaque matin. Quel connard de pharmacien a eu l’idée de faire des comprimés de la taille du petit doigt alors que 80% des femmes enceinte ont des nausées ? Je les ai maudit tous les matins au petit dej.
Mon alimentation
Et puis mon alimentation a beaucoup changé : moi qui ai toujours eu un appétit d’oiseau j’avais hyper faim tout le temps. Ce qui est super pratique quand tu as aussi envie de gerber 👌 je mangeais frénétiquement le matin en sachant que j’avais une chance sur deux de tout renvoyer.
J’avais aussi des envies soudaines qui m’obsédaient et je me sentais pas bien tant que j’avais pas assouvi mon envie : salade, poivrons, radis, poires, clémentines, citrons… et boudin ! Oui mon corps m’a réclamé de la viande alors j’ai recommencé à en manger plus.
Et bizarrement, des aliments que je mangeais avant toutes les semaines (olives, sardines) ne me faisaient plus envie du tout.
Fatigues + nausées + envie de bouffe : la grossesse c’est vraiment une grosse gueule de bois au début je vous dis.
Dans ma tête
Je sais pas si ça vient de ma tête ou si c’était purement physique (hormonal quoi) mais je suis devenue hyper-émotive à cette période.
Moi qui ai jamais pleuré devant un film de ma vie (au mieux j’avais les yeux humides) je me suis mise à sangloter devant des pubs de noël.
C’était bizarre, j’étais pas spécialement triste, mais la moindre petite émotion venait toucher une toute nouvelle corde qui déclenchait des larmes et un sanglot assez bruyant et convulsif. Mon mec m’avait jamais vu réagir comme ça alors, il me prenait dans ses bras à chaque fois qu’on regardait un film et qu’il y avait un moment d’émotion.
Mais à part ça j’ai commencé à me sentir un peu moins stressée.
D’abord grâce à la consultation avec ma gynéco. Je me souviens très bien, la nuit suivant la consultation j’ai rêvé que je donnais son bain à mon bébé qui rigolait (quel bonheur après tous ces rêves de fausse couche).
Ensuite j’ai décidé de couper complètement mes addictions aux réseaux sociaux : j’ai arrêté twitter, instagram et facebook subitement et je consacrais le temps gagné à lire calmement en écoutant de la musique (j’en ai parlé plus en détail ici).
Le tourbillon des réseaux m’épuise trop et je ressens un fort besoin de disparaître totalement (et j’ai disparu 2 longs mois), ce qui me vaut de nombreuses questions sur Instagram où je postais très régulièrement.
J’angoisse un peu à l’idée de disparaître car j’ai l’impression de tuer mon fond de commerce mais je sens que c’est une nécessité.
J’avais besoin de calme et de ne plus voir le monde qui fourmille et frétille autour de moi. Me couper de tout ça m’a fait un bien fou.
Ce qui m’a aidée ce mois ci
Mon mec, mon mec, mon mec. Toujours là pour me tendre un mouchoir, venir me faire un câlin les matins où je sanglotais, ou m’amener à déjeuner. J’avais l’impression d’être un petit animal qu’il devait apprendre à apprivoiser et il l’a fait avec beaucoup de patience et de gentillesse <3
J’ai aussi complètement bingé les vidéos de la chaîne youtube de la maison des maternelles. Il y a beaucoup de professionnels super calés qui interviennent et j’en ai retenu beaucoup. Moi j’ai besoin de savoir, j’ai donc regardé absolument TOUT ce qui concerne la grossesse.
Avec mon entreprise
Ma motivation était toujours à -1000 mais dieu merci j’étais bien entourée et les super nanas qui bossent avec moi m’ont dit “t’inquiète, prends soin de toi, ta grossesse c’est la vraie vie, on est là”. Un gros soulagement.
J’ai au quelques sautes de regain d’énergie qui m’ont permis de rattraper mon retard ça et là, mais c’était pas non plus la grande folie.
J’attendais les vacances de noël avec une impatience folle, je rêvais de ne rien faire du tout au lit ou dans mon canapé en regardant des films sans culpabiliser.
Le troisième mois (10 SA – 15 SA)
Ce troisième mois a été celui de l’apaisement, des annonces aux amis et à la famille, du petit ventre qui commence à se voir, c’était les fêtes de fin d’année et les vacances donc beaucoup de calme et j’en avais bien besoin.
Les étapes importantes
Premier rendez vous à la maternité
J’ai mon premier rendez vous à la maternité des Diaconesses qui se passe hyper bien. Je vois une sage femme hyper gentille qui me fait écouter le coeur de mon bébé, me pose plein de questions et me prescrits des examens mensuels.
Tout ça me rassure beaucoup, voir à quoi ressemble une maternité et les gens qui vont s’occuper de moi me fait beaucoup de bien. On est très heureux avec mon copain.
L’échographie du 1er trimestre + le tri test / dépistage des trisomies 13,18 et 21
Puis à 13SA on a rendez vous pour mon échographie du 1er trimestre.
Elle me fait très peur car je suis très anxieuse à l’idée qu’on découvre une anomalie chez moi bébé et le dépistage des trisomies dont cette échographie est la 1e étape me stresse pas mal.
Je suis tellement stressée que j’en dors pas de la nuit et le matin j’ai des nausées très violentes. Mais l’échographie ne montre aucune anomalie et les mesures sont normales. L’échographe très réputée est super efficace et rassurante.
J’éclate en sanglots de soulagement en sortant de son cabinet avec mon mec.
Le lendemain j’enchaine avec la prise de sang des marqueurs sériques pour faire mon tritest et savoir quels risques j’ai que mon bébé soit porteur d’une trisomie. Tout part dans un labo qui combine : la clarté nucale mesurée à l’échographie + les marqueurs sériques de la prise de sang + l’age de la mère et vous calcule le risque.
Les résultats mettent environ 10 jours à arriver
Les résultats du tri test
10 jours plus tard ma gynéco (qui m’avait prescrit le tri test) m’appelle pour me donner les résultats. Le stress vu qu’elle fait partie de ces professionnels de la santé qui vous disent “je vous appelle que si y a un problème”.
C’est génial comme ça tu perds pas tous tes cheveux dès que ton téléphone sonne… bref…
Mes résultats sont pas alarmants, j’ai un risque sur 741 que mon bébé soit atteint d’une trisomie, mais comme mon risque est supérieur à 1/1000 les nouvelles recommandations préconisent de faire un DPNI, un test ADN nouvellement remboursé et hyper fiable qui consiste en une simple prise de sang qui récupère des cellules du placenta (ce test coûtait genre 400€ avant).
Je le fais assez tranquille, comme une simple formalité.
Dans mon corps
Mon corps est toujours un vaste chantier, pour plaisanter avec mon copain on se dit que je suis une sorte de vaisseau, le vaisseau de notre bébé et qu’il est en plein travaux d’agrandissement… On se console comme on peut hein…
J’ai toujours des nausées, mais c’est plus intermittent, ça me permet de souffler.
Je fais un abcès à une dent (miam miam) parce que déjà j’ai du mal à me les laver les dents du fond sans gerber (glamouuuuuur toujouuuurs) et ensuite je l’ignorais mais les gencives gonflent un peu à cette période (enfin normalement ça arrive un peu plus tard). Je morfle pas mal parce que je veux éviter de prendre trop de médocs. Femme enceinte attention à tes dents !
Et puis pour le côté plus sympa mon petit ventre commence à s’arrondir, après la 1e échographie paf c’est sorti tout seul parce que j’étais soulagée et que je pouvais enfin le dire et arrêter de le cacher !
J’ai pas voulu tout de suite m’acheter des vêtements de grossesse, j’ai sorti tout ce que j’avais de plus stretch et je me suis juste acheté des collants de grossesse pour être bien à l’aise.
Dans ma tête
Je me suis bien détendue après ces premiers examens ok et j’ai eu le plaisir de pouvoir le dire à tout le monde. C’était super cool de pouvoir l’annoncer pendant les fêtes.
J’avais attendu pour le dire à mon père de le voir de visu et j’étais super émue de lui dire. Que des chouettes moments dont je garderai un super souvenir. C’est vraiment émouvant de lire la joie dans le regard de ses proches et de ses amis pour une grande nouvelle qui va chambouler votre vie.
Ma technique c’était de le dire de façon banale au détour d’une conversation pour voir les visages changer et ne pas comprendre ce qu’ils venaient d’entendre 😀
Ce qui m’a aidée ce mois ci
J’ai commencé à trouver des astuces contre les nausées : des comprimés de gingembre contre les nausées maternov dont m’avait parlé la sage femme de la maternité, et un petit porridge le soir avant de me coucher pour me caler et éviter de me réveiller le ventre vide le matin et ça marchait plutôt bien pour moi !
Mon ennemi c’était le ventre vide, donc je n’attendais jamais d’avoir faim pour manger et je n’ai plus eu que de petites nausées ! Youhou la libération !
Et puis surtout en parler, en parler aux copines qui sont passées par là, poser des questions, pfiou comme en parler m’a soulagée. Rétrospectivement parlant je regrette de pas l’avoir dit plus tôt, après tout s’il avait dû y avoir un problème ba les gens auraient compris pourquoi ça allait pas et auraient été là pour me soutenir. Si c’était à refaire je l’annoncerais beaucoup plus tôt à tout un tas de gens.
Avec mon entreprise
J’ai retrouvé un peu le sommeil et les nausées me tourmentent moins, je reprends le travail avec plus de sérieux et la ferme intention d’organiser très vite les choses pour mon congé maternité.
La super bonne nouvelle c’est que comme je ne suis pas associée majoritaire de mon entreprise j’ai droit à un vrai congé maternité, avec mon salaire payé par la sécu. J’ai donc un réel budget pour payer des gens pour me remplacer pendant mon absence. Le soulagement !
Amies indépendantes, commerçantes, artisans et agricultrices au RSI gros soutien à vous ! Car non tout le monde n’est pas sur un pied d’égalité concernant le congé maternité en France et il serait temps que ça change !
Future maman et entrepreneur : le 2ème trimestre
J’attendais le 2e trimestre comme le messie car on m’avait dit que tout allait aller mieux : fini les nausées, la fatigue, j’allais être enfin enceinte et épanouie. Mes yeux fatigués et ma mine grise n’attendaient que ça.
Le 4e mois (15 SA – 19SA)
Je ne me doutais décidément pas de cet affreux roller coaster qui m’attendait au début de ce 2e trimestre… Ce mois compte parmi les moments les plus douloureux de ma vie et je ne m’attendais pas à ce bus dans la gueule que je me suis pris.
Quand tout se mélange à la maternité, dans ma tête, dans mon corps…
Un vendredi matin je grignote devant mon ordinateur en travaillant quand mon téléphone sonne : c’est le chef de service de la maternité, il a reçu les résultats de mon DPNI, il est positif, mon bébé à 99,8% de chances d’être atteint d’une trisomie.
Ce que je redoutais depuis le début de la grossesse est en train d’arriver…
Je sens mes jambes se dérober, je bégaie, je pleure au téléphone. Il me propose de passer quand je veux pour le voir dans la journée et qu’on en parle.
J’appelle mon copain, ma soeur, mes parents en larmes. Je crie à l’injustice, je vomis, je m’habille en 4e vitesse et je file à la maternité avec mon copain.
J’ai des bonnes notions de biologie et de génétique, ce test ADN positif c’est une sentence, je comprends pertinemment ce qui nous arrive : on a 2 chances sur mille pour que notre bébé ne soit pas atteint d’un handicap très lourd. Et avant d’entamer ce dépistage prénatal on savait très bien avec mon copain qu’on interromprait la grossesse si ça arrivait.
Je ne vais pas m’étendre sur la question, on a nos raisons. C’est une décision déchirante à prendre. Une décision de raison mais que mon corps refusait en bloc d’autant que je venais tout juste la veille de sentir mon bébé bouger pour la première fois dans mon ventre.
A la maternité on est reçus avec beaucoup de bienveillance, le chef de service nous explique longuement les résultats et ce qu’on doit faire avant toute chose : une amniocentèse pour poser un vrai diagnostique et savoir si on ne fait pas partie de ces 0,2% de cas ou le DPNI se trompe (de toutes façons un DPNI positif doit toujours être confirmé par une amniocentèse).
On fait cette amniocentèse dans la foulée et pour me rassurer il s’en occupe personnellement. Je suis là le ventre badigeonné de bétadine à me retenir de pleurer… ça ne me fait pas mal mais cette aiguille qui transperce mon ventre c’est dur à supporter psychologiquement, c’est le petit sanctuaire de mon bébé.
Le prélèvement part au labo par coursier, le médecin me promet des résultats pour le lundi, il a opté pour un FISH test qui donne des premiers résultats en 3 jours il n’y a plus qu’à attendre…
Une attente interminable, dans les larmes et un désespoir absolu, je me prépare au pire. Je passe le week end avec ma soeur et mon copain, je n’en ai pas beaucoup de souvenirs, mon cerveau a dû préférer effacer tout ça.
Et puis le lundi après avoir attendu toute la journée le téléphone à la main avec comme du vinaigre dans les veines, j’ai un appel de la maternité à 18h30, un médecin m’annonce que c’est inespéré mais que les premiers résultats infirment celui du DPNI. Mon bébé n’aurait finalement aucune trisomie. Un caryotype complet doit être fait sous 3 semaines pour écarter tout problème génétique autre que les trisomies 13 18 et 21. Mais elle me dit que je peux me tranquilliser.
Dans ma tête
Me tranquilliser… En vérité cette bonne nouvelle n’est pas venue complètement effacer la mauvaise précédente. J’ai toujours peur au fond de moi, peur d’une erreur, d’un nouveau coup de théâtre.
Le hasard a voulu que 2 jours après ces bons résultats j’ai un rdv banal de suivi de grossesse à la maternité. La sage femme a 20 minutes de retard et je commence à psychoter, qu’on va m’emmener dans un bureau pour m’annoncer que finalement mon bébé est bien atteint d’une grave maladie incurable. J’observe les aller et venues de tout le monde et sursaute au moindre bruit. Alors que la sage femme est juste en retard. Voyant mon état elle me réserve un rdv d’urgence avec la psychologue de la maternité le soir même.
Qui me dit qu’il serait sage de m’arrêter de travailler quelques semaines car je montre de petits signes de stress post traumatique et que j’ai besoin de me remettre doucement.
Et elle a raison, l’idée même d’ouvrir mon ordinateur me file des palpitations.
Avec mon entreprise
Je n’avais absolument pas prévu de devoir m’arrêter comme ça du jour au lendemain, rien n’est prévu pour. Heureusement, les femmes avec qui je travaille sur Un beau jour, le Festival Andy ou mes formations en ligne sont d’un formidable soutien et me disent toutes : on s’occupe de tout, prend soin de toi.
Je ne sais pas comment j’aurais fait si j’avais été seule, c’est si difficile quand votre gagne pain dépend entièrement de vous. Je ne me suis jamais sentie autant épaulée qu’à ce moment là.
Dans mon corps
Les nausées ont laissé place à de sévères remontées acides qui me coupent le souffle et m’empêchent de dormir, oh bonheur ! Heureusement que je ne travaille pas, je suis un vrai zombie.
Mon ventre pousse aussi d’un coup comme un champignon et mon dos me fait atrocement souffrir.
Tout ça est très lié aux événements, le stress me pèse sur le dos et empire les remontées acides qu’on a déjà naturellement enceinte. Et ce petit bébé qui a vécu tout ça avec moi a sûrement besoin de bien se montrer.
Ce qui m’a aidée ce mois ci
Le soutien de mes proches, de mes amis et de mes collègues m’a fait chaud au coeur.
Et puis, vivre ces moments si douloureux avec mon copain m’a rappelé pourquoi c’était avec lui que je voulais élever un enfant. On s’est soutenus et réconfortés avec beaucoup d’amour et il m’a aidée à remonter la pente.
On a appris le sexe du bébé pendant l’amniocentèse (impossible de ne pas voir que c’était un garçon ça crevait l’écran) et quand on a appris qu’il allait bien on lui a immédiatement trouvé un prénom : on s’est décidés en 2 minutes chrono.
Et puis on sent enfin vraiment le bébé bouger. A vrai dire, j’avais senti ses premiers coups pendant la nuit la veille du résultat du DPNI (j’en avais même pleuré de joie). J’ai arrêté de le sentir pendant l’attente des résultats amniocentèse, enfin je les ai plutôt ignorés je ne sais plus. Et ça a repris de plus belle quand le danger était écarté, j’ai pu me concentrer sur lui, l’appeler par son prénom, ça m’a aussi beaucoup aidée.
On commence aussi à faire de l’haptonomie (une méthode de préparation à l’accouchement et à la parentalité) avec une sage femme libérale, ça nous aide beaucoup à nous connecter au bébé, à apprendre à communiquer avec lui par le toucher.
Enfin, contre toute attente, moi qui fuyais ces endroits, c’est sur le forum doctissimo dédié à l’amniocentèse que j’ai trouvé beaucoup, beaucoup de soutien et d’informations sur ce qui m’arrivait. Discuter avec d’autres futures mamans qui vivaient la même chose et des bénévoles d’associations qui répondent tous les jours a été d’un immense réconfort.
Le cinquième mois (19 SA > 24 SA)
Un mois un peu étrange coupé en deux qui commence par la fin de l’attente des résultat de mon amniocentèse, les conséquences de l’annonce du résultat définitif et une fin de mois où je me sens enfin bien et où j’ai de nouveau la pêche pour la première fois depuis de longs mois.
Les étapes importantes
Les résultats
Les résultats définitifs de mon amniocentèse arrivent les premiers jours de ce 5e mois. Même si on m’a dit et répété que les premiers résultats du FISH test n’avaient que d’infimes chances d’être renversés par ce caryotype, moi à ce stade j’en ai soupé des statistiques et j’ai besoin de ce résultat. Qui est heureusement bon : le caryotype de mon bébé est normal, mon DPNI était un faux positif. J’appelle tous mes proches en pleurs et c’est comme si un énorme noeud se défaisait dans mon corps.
L’échographie morphologique :
C’est au 5e mois qu’on fait l’échographie la plus longue : l’échographie morphologique. C’est là aussi normalement qu’on découvre le sexe du bébé mais nous on savait déjà. On prévient l’échographe de ce qu’on vient de vivre avec le DPNI et elle nous explique bien tout ce qu’elle verrait potentiellement à l’échographie si notre bébé était atteint d’une trisomie. Pour elle tout est normal également.
Dans mon corps
Après l’annonce des bons résultats définitifs, mon ventre s’arrondit encore plus d’un coup en quelques jours : on dirait que je suis enceinte de plus de 6 mois et je souffre énormément du dos. Je dépense un PEL en ostéo mais ça n’aide pas beaucoup malheureusement.
J’ai pris déjà 10kg soit près d’un quart de mon poids et je le sens pas mal passer, je savais qu’un jour j’allais payer le fait de faire si peu de sport 😀
J’ai toujours d’atroces remontées acides qui m’empêchent de dormir, ce truc est un véritable fléau, je suis crevée.
Mais malgré tout, en fin de 5e mois j’ai un énorme regain d’énergie qui me fait un bien fou, je ne sais pas si j’ai enfin réussi à me relâcher ou si c’est le début du printemps et le retour de la lumière.
Dans ma tête
Le peu d’insouciance que j’avais avec cette grossesse s’est complètement envolé et je m’inquiète de nouveau de tout, mais paradoxalement j’ai l’impression que désormais tout ce qui peut arriver ne sera jamais aussi grave, toute maladie curable qu’on pourra m’annoncer me semble gérable. Cet épisode m’aidera-t-il finalement à relativiser dans le futur ?
Et puis mon regain d’énergie me donne l’impression d’être enfin sortie d’un long tunnel et je fais tout pour donner de la place à tout ce qu’il y a de positif autour de moi parce que j’en ai un besoin vital.
Avec mon entreprise
J’ai repris un peu le travail mais c’est très très difficile de me concentrer alors qu’on attaque la période la plus intense de l’année niveau boulot. Et puis c’est très dur de me remettre dans des dossiers que j’ai quittés pendant 3 semaines complètes, ça ne m’était jamais arrivé auparavant. Cette grossesse prend décidément toute la place.
Mais je tiens bon et je m’y remets à fond dès que je me sens enfin mieux, je rattrape le retard et commence à préparer mon congé maternité. Je travaille énormément, et finalement ça m’aide à penser à autre chose et à me sentir mieux.
Les autres
Oui, avant on va dire que ce n’était pas un sujet, mais à partir du moment où mon ventre a commencé à se voir et que je l’ai annoncé ça a été un peu la déferlante : entre la boulangère qui te pose des questions relous, les vieilles dames qui essaient de te toucher le bide sans t’avoir rien demandé, les remarques à tout va, les questions du type “tu vas allaiter” sur instagram j’en passe et des meilleures… Moi qui avait déjà du mal avec mes congénères c’est le pompon.
Alors ça part sûrement d’un bon sentiment, mais je sais pas, quand tu es enceinte et que ça se voit tu as un peu l’impression d’être tombée dans le domaine public et de plus t’appartenir complètement c’est très très chiant.
Et puis pour te faire des réflexions y a du monde, mais pour te laisser la place à la caisse y a plus personne…
Ce qui m’a aidée ce mois ci
Avoir appris les bases de l’haptonomie m’aide énormément, je communique beaucoup avec mon bébé en mettant ma main où on m’a appris en lui parlant. Je le sens beaucoup bouger, c’est la première fois que j’aime quelque chose dans ma grossesse : sentir mon bébé bouger. C’est presque lui qui me réconforte.
Je fais également pas mal de méditation sur headspace avec les séances grossesse, pour me poser un peu et ça marche super bien.
Je m’achète aussi une ceinture spéciale pour me caler les hanches pour marcher et soulager mon dos sur les conseils de mon ostéo (la meilleure d’après elle), j’ai l’impression d’avoir 3000 ans…
Et le traitement anti acide qu’on me prescrit à la maternité sauve mes nuits, moi qui ne voulait rien prendre depuis le début de ma grossesse, je capitule, j’ai trop besoin de dormir (et les conseils sûrement bienveillants de mon homéopathe “dormez assise” merci mais non merci).
Enfin, pour faire face à ce ventre qui a grossi d’un coup, j’ai multiplié les produits pour prendre soin de ma peau : je me suis d’abord acheté l’huile Weleda contre les vergétures (elle sent divinement bon). Puis j’ai reçu des produits de la part de la marque Paï Skincare et également de la marque Daylily.
Moi qui déteste mettre tous mes oeufs dans le même panier je suis comblée, j’alterne tous ces produits au quotidien. J’ai une grosse préférence pour les produits Daylily, (dont la crème de jour SPF 50 que je compte réutiliser après la grossesse si ma peau le veut bien est vraiment géniale), mais j’aime beaucoup les textures des produits Paï et le parfum de l’huile Weleda.
Il y a aussi la marque Envie de Fraises qui m’envoie des vêtements de grossesse, et je chéris cette petite tenue de maison dans laquelle je me sens enfin à l’aise et pas trop moche après avoir passé un mois dans les joggings de mon mec ^^
J’aurais dû m’acheter quelques vêtements plus tôt au lieu de penser que j’allais pouvoir continuer à piocher dans mon placard les vêtements amples, y a un moment où c’est franchement plus possible.
Le sixième mois (24 SA > 28 SA)
Probablement le mois que j’ai le moins détesté dans cette grossesse puisque je me suis sentie beaucoup mieux physiquement et psychologiquement, j’ai pu travailler et commencer à envisager les choses sereinement. C’est d’ailleurs assez visible dans mon petit journal de grossesse (je prenais des notes dans mon iphone chaque jours) puisque j’ai commencé à ne plus noter les choses que de façon hebdomadaire.
Les étapes importantes
Les cours de préparation à la naissance à la maternité
J’avais pas mal chargé la mule en matière de préparation du coup on voyait une sage femme libérale en haptonomie et méthode Bonapace (pour apprendre au future papa des points d’acupressure pour soulager un peu la douleur des contractions pendant le travail).
Et je voulais aussi faire les cours dispensés à ma maternité (après ce qu’on a vécu on a choisi les diaconnesses qui ont géré nos pb de DPNI avec beaucoup de bienveillance et de disponibilité) : cela nous permettait de rencontrer des sages femmes de la maternité et surtout de savoir comment les choses étaient gérées chez eux.
On commence ces cours au début du 6e mois, il y en a 8 au total jusqu’à l’accouchement et c’est un chouette moment à partager avec mon copain, on les fait tous ensemble. Chaque cours est un moment où on se prépare à devenir parents.
Dans mon corps
Même si le mal de dos est bien présent, je crois que c’est le mois où je me sens le mieux physiquement parlant, j’ai la pêche et c’est super agréable. Mes seins ont aussi pas mal grossi et ça me fait tout drôle, et mes cheveux sont super beaux. Meilleur mois de grossesse !
Dans ma tête
C’est toujours un peu difficile, je suis hantée par des rêves où au mieux je n’arrive pas à m’occuper de mon bébé et où au pire je me réveille après mon accouchement et on m’annonce que mon bébé n’a pas survécu.
Mais un petit événement inattendu m’aide à progressivement faire la paix avec cette peur de perdre mon bébé.
La marque petit Bateau avec qui j’ai de nombreuses fois collaboré sur mon blog m’envoie un paquet cadeau avec des petits vêtements de bébé. Moi qui n’ai toujours rien osé acheter comme si je risquais de me porter la poisse je ne sais pas trop quoi faire, j’ouvre la boîte, je fonds en larme et je la referme.
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Le soir rebelote, je l’ouvre et je pleure. Je touche les petites manches et j’imagine mon bébé dedans. Ce petit bout de coton rend les choses si concrètes. Et à la fois j’ai peur, peur qu’il n’y ait jamais de petit bébé dans ce vêtement.⠀
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Tout au long de ce 6e mois j’ouvre la boîte et je touche les petits vêtements, je les apprivoise, je les lave, je les plie, je les range, et j’essaie à chaque fois de laisser partir un peu de cette peur qui ne m’a toujours pas quittée. Et c’est assez efficace.
Avec mon entreprise
Je profite de ce que je vois comme une de mes seules fenêtres de tir pour travailler énormément. Tout le monde m’a dit qu’au 3e trimestre les choses allaient redevenir difficile alors j’en profite à fond : je fais un maximum de démarches administratives, je prépare des montagnes de documents et guidelines pour les personnes qui vont me remplacer.
C’est très très dur pour moi de commencer à envisager de partir pour plusieurs mois, mais pour moi qui suis hyper control freak c’est peut être enfin l’occasion de me rendre compte que tout marchera aussi très bien sans moi.
Je suis donc inquiète mais en même temps soulagée d’enfin tester mon entreprise sans moi. Ca me permettra sûrement d’enfin déléguer tout un tas de choses que je fais et qui pourraient être faites par quelqu’un d’autre depuis des années pour me libérer un peu de temps pour être ailleurs que non stop dans l’opérationnel.
C’est tellement dur parfois de déléguer, mais là j’y suis forcée alors je prends ça comme une super opportunité.
Vous me direz, je ne suis pas OBLIGÉE de le prendre ce congé maternité complet ? Certes, et je ne doute pas que j’aurais quand même un oeil sur ma boîte, mais j’ai le sentiment que depuis que je travaille je n’ai jamais vraiment pris de temps pour moi, jamais un break, et là s’il y a bien un moment que je veux a tout prix m’accorder c’est de vivre les 3 premiers mois de mon enfant à ses côtés sans en perdre une miette.
Alors je fais tout pour que ce soit possible.
Ce qui m’a aidée ce mois ci
J’ai lu beaucoup de livres qui m’ont fait du bien :
Bébé dis moi qui tu es du Docteur Philippe Grandsenne : de loin mon livre préféré, je l’ai même lu 2 fois. Il est hyper bienveillant, super intéressant, pratique et philosophique à la fois. Si je devais résumer ce que j’ai lu : “fichez vous la paix à vous et à votre bébé, faites vous confiance et prenez le temps de vous connaître, les 3 premiers mois demandent de la patience, préparez vous à lâcher prise”.
Les vrais besoins de votre bébé du Docteur Bernadette Lavollay : dans le même esprit que le premier mais avec plus de conseils pratiques et d’études scientifiques sur les besoins et les ressources folles des nourrissons. Vraiment super intéressant.
Et enfin les deux livres de Marjolaine Solaro Ma grossesse en 300 questions/réponses et Mon bébé en 300 questions/réponses vraiment bien fichus et super bienveillants
Future maman et entrepreneur : le 3ème trimestre
Ce 3e trimestre a été comme on me l’avait annoncé : plus dur physiquement parlant. Mais comme c’est aussi là que j’ai arrêté de travailler ça compensait. J’ai quasiment arrêté de noter des choses dans mon journal de grossesse, je crois que je n’en avais plus besoin. Me détendre et me préparer à voir venir mon enfant au monde le plus sereinement possible est mon maître mot, même si la grossesse me met quelques bâtons dans les roues…
Le septième mois (28 SA > 32 SA)
Un mois où tout devient vraiment très très concret vu la place que prend désormais le bébé physiquement parlant.
Les étapes importantes
Le test de l’hyperglycémie provoquée
Ce test n’est pas indiqué dans toutes les grossesses, mais il est proposé systématiquement quand on a plus de 35 ans. C’est pour détecter le diabète gravidique (déclenché par la grossesse) puisqu’il peut avoir des conséquences assez graves sur le bébé s’il n’est pas pris en charge.
Ce test est une véritable torture, on dirait qu’un collège de médecins s’est réuni en se demandant “tiens qu’est ce qu’on pourrait faire pour leur rendre la grossesse encore plus pénible à ces connasses”.
Tu vas au labo a jeûn, et on te fait une prise de sang. Immédiatement après on te fait boire 100g de glucose pur parfumé au citron, c’est archi dégueulasse, j’ai failli tout rendre à mi chemin (la laborantine m’a dit que ça arrivait une fois sur deux). Ensuite tu attends 1h au labo (l’éclate est totale) puis on te refait une prise de sang, puis tu attends encore 1h (youpi) et on te refait une prise de sang. Et on te renvoie chez toi, je te dis pas dans quel état entre le sucre que t’as avalé le ventre vide et les tubes de sangs prélevés, perso j’en menais pas large.
Mais oh bonheur, mes résultats reviennent hyper bons : pas de diabète de grossesse allelluia !
Dans mon corps
Et paf ça redevient pénible avec une cascade de “petits maux de grossesses” (sérieux quand tu les mets bout à bout ça équivaut à une grosse emmerde oui).
Je fais un début de syndrôme du canal carpien qui me fait super peur, ça fait partie des emmerdes qu’on peut rencontrer au 3e trimestre. Le stress est total parce que j’ai pas du tout fini de travailler, je vais immédiatement consulter à la clinique de la main à Paris. Mais avec le port d’une atèle et une séance d’acupuncture c’est réglé hyper vite. Ouf !
Et puis pour ne rien vous épargner, parce qu’on à tendance à ne pas le dire parce que c’est la honte me voilà avec deux nouvelles emmerdes bien reloues : hémorroïdes et ronflements intensifs. Oh qu’on se sent sexy enceinte !
Pour les premières je suis les conseils de mon pharmacien qui me dit qu’il faudra en réalité sûrement attendre après l’accouchement pour que ça aille vraiment mieux, j’investis quand même dans ce petit bidet portatif pour prendre soin de moi (et puis je sais que ça risque d’être aussi utile pour les soins post accouchement).
Et pour les ronflements ba rien à faire. Je ronfle comme un gros bonhomme c’est horrible, ça m’empêche de m’endormir (comme si je dormais déjà trop bien haha) et mon mec fini par dormir dans le canapé. On en rigole en se disant que c’était une préparation pour le bébé. Mais putain j’ai honte et je me sens vraiment pas hyper bien à cause de ça.
Enfin, le bébé bouge ééénormément, ce qui était mignon est parfois devenu un peu chiant soyons honnête. Alors une fois sur deux je suis soit attendrie soit fatiguée de me prendre des coups de pieds dans les côtes.
Dans ma tête
Sentir ce bébé bouger avec autant d’intensité rend les choses très concrètes et me rassure également beaucoup : il est plein de vitalité, il va bien, et je m’en rends compte toute la journée (et une bonne partie de la nuit).
Je commence à me sentir prête à ce qu’on installe les choses à la maison : petit lit, place dans les placards, petits objets à acheter, ça y est ça me semble envisageable (ouf il était temps).
Regarder les catalogues et les poussettes avec mon mec sans avoir la trouille me rend toute joyeuse.
Mais j’ai aussi la désagréable impression que mon corps ne m’appartient plus tout à fait.
Ce qui est complètement le cas, mes analyses de sang montrent que je manque de fer, le bébé prends tout et je découvre que quand tu es enceinte c’est le bébé qui est la priorité de ton corps et qu’il puise dans tes réserves no matter what.
Je me surprends même à protéger instinctivement mon ventre avant ma tête un jour où je me ramasse la gueule chez moi. En matière de survie de l’espèce je suis déjà de l’histoire ancienne et la nature mise tout sur mon bébé.
Ça fait franchement tout drôle.
Avec mon entreprise
Je recommence pas mal à ralentir, tout en préparant mon départ, le plus difficile étant de me préparer psychologiquement à laisser ma boîte entre d’autres mains. Et pourtant j’ai la chance de la laisser entre de super bonnes mains. C’est décidément une très bonne chose pour moi pour lutter contre ma tendance control freak.
Le huitième mois (32 SA > 37 SA)
Les étapes importantes
La 3e échographie :
C’est entre la fin du 7e mois et le début du 8e qu’on fait la dernière échographie. Bon en réalité moi avec les soucis que j’ai eu j’en ai déjà eu un paquet en plus, à chaque suivi mensuel mon obstétricien m’en faisait une rapide à la maternité pour me rassurer.
Mais on allait voir une excellente échographe en ville alors je me suis pas privée de faire cette 3e échographie pour vérifier que tout allait bien.
J’en ressors très mitigée : hyper heureuse que tout soit normal, mais hyper contrariée par 3 choses : le bébé a une très grosse tête (au 97e percentile, soit dans la norme mais tout en haut de la courbe), il est passé en siège (alors qu’il avait la tête en bas 15j plus tôt), et comme il avait ses petits pieds devant le visage on n’a pas pu le voir.
Dans ma tête
Je commence à super baliser parce que je sais que le siège + la grosse tête sont une forte indication à la césarienne et je m’étais pas préparée à ça. Je me met à avoir hyper peur de devoir accoucher au bloc et qu’on m’ouvre le ventre.
Je passe 3 jours à paniquer un peu (dont pas mal de temps sur le site de l’association césarine) avant de réussir à me raisonner, et puis je me dis que c’est pas très grave tout ça, que ça va bien se passer, qu’on va tout faire pour essayer de retourner ce ptit bébé, et que vu le super suivi que j’ai eu jusqu’à maintenant j’ai toutes les raisons de me sentir tranquille. La méditation aide pas mal.
Dans mon corps : retourner ce petit bébé tête en l’air
Il y a apparemment plein de techniques qui marchent bien pour retourner un bébé en siège :
Faire le pont indien 2 fois par jour (je vous laisse chercher sur internet), aller chez l’ostéo ou chez un chiropracteur pour la méthode webster, l’acupuncture et la moxibustion, l’haptonomie, l’homéopathie…
Pendant 3 semaines j’essaie TOUT, même de mettre de la musique et une lampe de poche en bas de mon ventre, de mettre une poche d’eau chaude et d’eau froide sur mon ventre. Tout y passe.
Mais quand mon ostéo me dit de me mettre à 4 pattes et de faire le tour de ma table de salon dans le sens des aiguilles d’une montre je pète un câble : oh ça suffit les conneries j’en ai marre !
A la maternité on me propose une version par manoeuvre externe (VME) en me prévenant que c’est un peu violent et douloureux et que ça n’a que 50% de chances de fonctionner.
En gros un obstétricien fait pivoter le bébé à la main en le manipulant à travers le ventre.
Ca se fait entre 36sa et 37 sa : pour que le bébé ait encore un peu de place pour bouger, tout en étant viable en cas de naissance provoquée par la VME.
Ca se passe en salle de naissance parce qu’il faut écouter le coeur du bébé et s’assurer que tout va bien pour lui car il y a une infime chance que ça le fatigue trop et qu’on décide de le faire naitre par césarienne si son coeur ralentit (mais on m’a dit que c’était très très rare).
J’y vais pas de gaieté de coeur mais je prends mon courage à deux mains et ça se passe très bien. Ils sont adorables à la maternité, la sage femme qui nous accueille vraiment super sympa, elle me sent super tendue et me fait faire 20 minutes de relaxation qui m’endorment presque. Puis c’est le chef obstétricien de la maternité qui s’était déjà occupé de mon amniocentèse qui vient faire la VME, je suis super contente de voir un visage familier ça m’aide à me sentir en confiance.
Il vérifie la position du bébé par échographie, puis commence la manip, ça me fait un peu mal quand il appuie sur la tête du bébé mais ça va assez vite car mon bébé est très coopératif. Et voilà, en 2 minutes il est retourné.
On écoute ensuite le doux bruit de son petit coeur qui bat bien pendant 1h et on repart, je suis super contente de me dire que c’en est fini de la césarienne programmée qui me pendait au nez, en espérant maintenant ne pas en avoir une d’urgence le jour J.
Avec mon entreprise
La psychologue de la maternité qui me suit depuis février me convainc de prendre le congé pathologique car elle me trouve un peu épuisée, en meilleure forme mais épuisée par cette grossesse. Et elle a raison, je prévois donc de m’arrêter 2 semaines plus tôt non sans stress (toujours cette trouille de quitter mon entreprise). Je ne m’en suis même pas rendu compte mais je commence à avoir des contractions tous les jours.
Je pars en douceur en travaillant encore une heure par ci, deux heures par là, mais je ne vais plus au bureau et je me repose la plupart du temps.
Le Neuvième mois (37 SA > ?)
Plus difficile de vous faire un bilan de ce dernier mois puisque les semaines sont très différentes et puis, on dit que le bébé peut naître sans danger à partir de la 37e semaine d’aménorrhée (entendez par là qu’il est tout terminé), jusqu’à 41 SA.
Je vais donc écrire un petit bilan par semaine.
38e SA
Cette semaine j’arrête enfin complètement de travailler : mon dieu ce que je m’ennuie à la maison ! Le repos forcé c’est vraiment pas mon truc. Mais bon je suis mieux chez moi vu comme j’ai du mal à bouger, je marche péniblement 15 minutes par jour et il fait très chaud (je gonfle hhmmmmmm encore un petit plaisir de la grossesse).
Pour m’occuper je monte les meubles du bébé avecmon mec le soir et je prépare ma valise de maternité la journée, pas évident parce que plus je la remplis plus je me rends compte que ça approche et je suis partagée entre l’impatience et la trouille.
La valise de maternité :
J’ai une liste de vêtements à apporter pour le bébé par la maternité mais je ne sais absolument pas quoi mettre comme vêtements pour moi : des vêtements de grossesse ou bien juste des vêtements amples, est ce que je vais dégonfler vite ou pas du tout ? Dans le doute j’emmène un peu les deux, avec une petite trousse de toilette, une prise multiple (j’emmène toujours ça en voyage), une petite lampe douce pour la nuit, un mini ventilateur (accouchement en juillet bonjouuuur), et une écharpe de portage pour le bébé.
Les affaires pour la salle de naissance :
Je prépare aussi un petit sac à part pour la salle de naissance avec de quoi gérer au mieux l’attente et la douleur avec : un ventilateur à main brumisateur, des huiles de massage avec huiles essentielles prescrites par ma sage femme, une bouillotte électrique rechargeable, mon coussin de grossesse, de quoi m’attacher les cheveux si besoin, une petite enceinte bluetooth pour mettre de la musique relaxante, une brosse à cheveux, des chaussettes, des bas de contention, du baume à lèvres, et enfin l’antisèche indispensable à filer au futur papa pour qu’il puisse aider un peu à prendre les bonnes postures.
Et puis toutes les petites affaires pour le bébé conseillées par la maternité et un petit appareil photo.
39e SA
Les meubles sont montés, la valise est prête et c’est la canicule je reste terrée chez moi avec le bloc clim acheté par mon mec ce sauveur. Mais je m’ennuie sévère je suis pas loin de péter un plomb toute seule chez moi.
D’autant que je me sens vraiment hyper mal dans mon corps : j’ai très mal à la main droite et je porte une atèle non stop, mon dos me fait atrocement souffrir, je peine à porter mes 17kg en plus, je dors hyper mal. Je me sens épuisée physiquement et psychologiquement et comme j’ai que ça à faire de penser à l’accouchement je suis un peu terrifiée. C’est tellement de douleurs et de solitude ces dernières semaines…
Tout le monde me dit de profiter de ce calme avant la tempête mais j’ai surtout envie que ça s’arrête et d’accoucher enfin.
La mère de mon mec est trop mignonne, elle vient me préparer des plats pour la semaine, m’aider à bricoler des petites choses pour le bébé, ça me change un peu les idées c’est cool.
40e SA
la visite de routine à la maternité en début de mois se passe bien, rien à signaler. Tout va bien, on attend… J’attends et je trouve le temps hyyyyyyyper long.
Tout le monde me dit de me reposer mais entre le reflux, le mal de dos qui est devenu intolérable, mon énorme ventre, mes ronflements de bonhomme et mon bébé qui bouge beaucoup c’est vraiment hyper dur de dormir. Sans compter que j’angoisse un peu de l’accouchement : mon sommeil est vraiment pas au top.
Et puis, entre les hormones et la chaleur je fais de la rétention d’eau, je gonfle un peu et mon syndrôme du canal carpien fait son retour et s’installe : j’ai très mal à la main droite. Pas grand chose à faire à part accoucher pour aller mieux me dit-on…
J’ai tellement hâte de rencontrer enfin mon bébé !
41e SA
Cette semaine commence par un monitoring pour écouter le coeur du bébé et voir si tout va bien vu qu’il n’a toujours pas décidé de pointer le bout de son nez. Tout est ok de son côté et du mien, il faut juste attendre mon terme qui est dans une semaine, le 23 juillet.
On m’explique que si le bébé n’est pas arrivé le 23 on fera un déclenchement de l’accouchement le 25.
Plus que 9 jours max, qui me semblent une éternité tellement je souffre le jour et la nuit. Il fait toujours chaud, et mon dos et mon bassin sont en compote. Et puis j’ai siiiii hâte de rencontrer mon petit garçon !
Dernière semaine donc, où paf des vergetures apparaissent tant mon ventre a grossit (et malgré les applications de crèmes et huiles plusieurs fois par jour).
42e SA
Bon, clairement la semaine de trop, les jours s’étirent comme jamais dans ma vie et mon corps n’en peut plus. Cerise sur le gâteau à la merde : c’est la canicule, il fait jusqu’à 41 à Paris.
La rétention d’eau a raison de moi : je ne peux plus poser le pied gauche par terre et ma main droite me fait souffrir. J’ai un torticolis et mal aux épaules, mon bassin fait croui croui. Je suis assez souvent aux bords des larmes c’est très très éprouvant.
J’ai l’impression que je m’apprête à aller courir un marathon alors que je suis en petits morceaux et c’est dur de trouver la force morale dans ces conditions.
D’autant que j’appréhende beaucoup le déclenchement de l’accouchement qui est franchement très loin de l’accouchement physiologique que j’aurais voulu et qui a l’air plus douloureux (les contractions provoquées sont moins progressives donc plus violentes). Mais je ne me vois pas attendre plus sinon je ne vais pas tenir psychologiquement.
Et puis voilà, après un déclenchement que je n’ai pas vraiment le courage de raconter ici parce que ça prendrait un article entier, mon petit garçon est né 🙂 mais ça c’est une autre histoire. Fin de la grossesse, bonjour la vie de maman entrepreneure.
Bravo pour ce blog rafraichissant et positif !!!
Bonjour, merci pour ce partage.
J’ai 32 ans, et l’horloge biologique fait tic-tok et la pression sociale commence à être de plus en plus forte. Je suis en train de travailler sur mon projet d’entreprise et je ne me vois pas avoir des enfants avant que tout soit en route et fonctionne bien… J’espère que dans 1 ou 2 ans, ça sera bon! 🙂
Belle journée à vous,
Julie
Félicitations ! Marrant…J’ai le même parcours et ressenti que toi par rapport au désir d’enfant. Bébé à 36 ans (enfin 4 jours plus tard, j’en avais 37) aussi, mêmes appréhensions. Déclenchement aussi. Et puis, depuis plus d’un an, je suis passée du côté “obscur” et rien ne me paraît plus évident. Comme quoi, j’ai bien fait d’attendre !
Bonjour,
Merci pour cet article touchant et sincère.
Félicitations et plein de bonheurs en famille !
PS : Impossible de voir ton profil Instagram depuis des mois. “Utilisateur Introuvable”
PS
toutes mes félicitations. Tu es radieuse sur les photos 🙂
Ah mon dieu que ça peut être difficile une grossesse! Et un accouchement aussi. Que dire à part bravo! Bravo d’avoir réussi à passer par toutes ces épreuves, petites et grandes, et d’avoir mis au monde ton garçon. Et de nous en faire le récit avec des conseils fort appréciés! Je lis ton blog depuis longtemps mais ai fait une pause récemment car j’ai eu un garçon et des épreuves à passer moi aussi depuis la naissance. J’étais très émue en revenant sur ton blog de lire toutes tes nouvelles. Moi aussi je suis devenue hyper émotive pendant la grossesse mais ça ne m’a toujours pas lâché (mon garçon a 2 ans et demi maintenant…), j’ai pleuré tout le long de l’article haha! Très bonne continuation et bravo aussi au papa qui a assuré comme un chef!
Wahou, c’est un article fleuve mais je suis sûre qu’il parlera à plein de mamans et futures mamans !
Merci pour ce partage ! Je suis très admirative des entrepreneuses qui passent par la case maternité. En tant que fonctionnaire, je suis très reconnaissante envers le système (et mon grand congé mat) qui m’a permis de vivre ma grossesse sereinement.
Wow ! Quel long et très intéressant article, j’ai TOUT TOUT lu et j’ai trouvé que c’était vachement bien écrit ! Tu l’as rédigé au fur et à mesure ou en un coup en t’aidant de tes notes ? J’ai trouvé que c’était vraiment cool de pouvoir lire l’avant et le pendant ! Félicitations à vous en tous cas !
Je me suis lancée aussi dans l’entreprenariat depuis quelques mois et c’est vrai que la question de comment faire quand j’aurai un enfant (j’ai 28 ans et en couple depuis 5 ans) me turlupine, surtout que je n’ai pas une équipe avec moi pour m’aider ^^ Bref on verra ce que l’avenir nous réserve 🙂
Super article, très intéressant, drôle et touchant aussi. Merci !
Super article. Et long en plus, ça me manquait !!!
Je suis à la fin de mon 5e mois et je trouve ton témoignage très intéressant. Je compte relire ton article au calme à un moment où j’ai plus de temps pour noter tes conseils en terme de livres, d’applications, etc 🙂 🙂
Ce ne sont certainement pas les idées qui te manquent, mais en tout cas j’adorerais lire encore plus d’articles dans le genre ! Sur comment tu as aménagé ton mini appartement pour la venue de ce bébé par exemple 🙂 Comme tu travailles de chez toi ça doit être dur de tout cloisonner ! Je trouve ça hyper intéressant. J’ai vu aussi que tu as acheté une poussette Stokke et je suis curieuse d’avoir ton retour 🙂
Bref, merci pour cet article et plein de bonheur à ta petite famille !
Félicitations Eléonore ! Bienvenue à votre petit garçon ! Et merci beaucoup pour ce récit pratique et sensible, comme toujours.
Vous devez être en pleine immersion avec bébé, en train de vous apprivoiser, j’espère que vous passez de bons moments.
J’ai vécu cela l’année dernière, une jolie petite fille et j’ai remis ça cette année, une deuxième puce arrive, je suis dans mon 8eme mois. Même si mes grossesses n’ont pas été totalement similaires à la vôtre, j’ai retrouvé plein de points communs et ça m’a fait rétrospectivement du bien de vous lire… et voilà j’ai les larmes aux yeux maintenant.
Merci encore, et profitez bien de cette période courte, intense et si belle avec votre nouveau-né.
Alice
Tres touchant ton recit, merci d’avoir pris le temps de partager cette grande aventure. Quelle angoisse ce faux DPNI je ne savais même pas que c’était possible. J’espère que tu profites à fond de ces trois précieux mois et que tu as trouvé une solution pour faire garder ton bébé. Je n’ai pas pleuré quand j’ai accouché, mais j’ai pleuré quand nous avons reçu le courrier comme quoi on avait une place en crèche… arf…
Bonjour Eléonore,
Merci beaucoup pour ce formidable article, je suis à 1 mois 1/2 de grossesse et tous ces conseils vont beaucoup m’aider, surtout que je sens déjà un début de panique avec toutes les choses à prévoir et les peurs inexpliquées qui apparaissent.
Et moi aussi je passe des journées à me sentir groggy, on dirait vraiment un lendemain de cuite!
Encore merci, félicitation et tous mes vœux de bonheur!
Soniya
Enfin un article sincère sur la maternité ! La mienne fut similaire sur plein d’aspects, et gros big up au Dr Harvey et aux supers équipes des Diaconesses 😉
Je n’imagine pas accoucher ailleurs, tellement ils ont été au top et ont fait de moi une maman en quelques jours
Félicitations Eléonore, en effet ta grossesse n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là… je vous souhaite le meilleur pour la suite à tous les 3 !
C’est hyper dur enceinte + boulot. J’ai testé enceinte et salariée, une horreur car boulot impossible à faire dans mon état et personne pour remplacer. Et enceinte et indépendante, galère aussi mais je suis indépendante justement pour avoir la possibilité de moments moins intenses donc ça s’est mieux passé, même si j’avais l’impression de ne rien faire. Quelle période étrange que la grossesse. Je te souhaite beaucoup de bonheur dans ce rôle de Maman
Bonjour Eléonore, bravo pour ce parcours, vous êtes une guerrière ! Quelle force… je suis admirative (indépendante, mariée, mais pas enceinte !).
Je vous souhaite de vous épanouir dans cette nouvelle vie de maman car vous le méritez 🙂
Une fidèle lectrice (depuis genre 10 ans haha).
Je ne suis pas entrepreneuse, mais j’ai tout lu. Comme j’ai toujours tout lu ici.
Encore félicitations pour ce petit bout.